Comment analyser le reprint du 7ème Continent alors que le jeu est au sommet de la hype ? D'autant plus que les campagnes de reprint sont assez différentes des financements "classiques".
Commençons par l'essentiel : le jeu nous plait. Énormément. Il n'est pas parfait : Le 7ème Continent a les défauts de ses qualités : une mécanique originale qui peut devenir répétitive à la longue pour certains et, pour d'autres, une exploration qui tend à terme à céder la place à l'optimisation. Mais, pour tous ceux qui accepteront ces risques, on tient là une idée exceptionnelle à la réalisation sans faille, travaillée dans les moindres détails. Le jeu est un de nos coups de cœur et nous le recommandons totalement.
Le 7ème Continent est une (grosse) perle, un coup de frais dans le monde des jeux d'aventure. Qui avait déjà pris un sérieux coup avec Gloomhaven. Et on ne va pas s'en plaindre, le secteur était un peu trop réduit à quelques stéréotypes sans grande variété. Il n'est donc pas surprenant de voir souvent les campagnes, et les jeux, associés ou comparés. Mêmes premières campagnes réussies, mêmes succès immédiats, mêmes retours sur Kickstarter pour une réédition, mêmes records explosés lors de ces secondes campagnes. En moins d'un an, le jeu d'aventure a pris un sérieux coup de jeune. Et Kickstarter offert une nouvelle stratégie aux porteurs de projet.
A la différence de Gloomhaven, Serious Poulp a toutefois choisi d'orienter sa seconde campagne sur du nouveau matériel de jeu. Nouvelles malédictions, nouveaux addons apportant de la variété, nouveaux éléments de confort... et le montant de la totale s'est envolé en même temps. On ne va pas se plaindre de l'apport de ces extensions; mais la pression mise sur les nouveaux "acheteurs" nous semble un peu trop forte.
Le manque d'ancienneté du jeu rend difficile toute recommandation. D'autant plus que les préférences varient avec les goûts de chacun (voir la FAQ pour un début d'élément de réponse). Nous aurions nettement préféré une campagne qui ne mette pas autant la pression sur les joueurs, en s'appuyant sur la hype et la menace qu'il s'agit "probablement de la dernière occasion de se procurer Le 7ème Continent".
Ne boudons pas pour autant notre plaisir. Cette seconde campagne ne fut pas moins intéressante que la première. Mais elle demande un effort plus grand de chacun pour déterminer ce dont il aura réellement besoin. Tout le monde n'a pas besoin de 9 malédictions. Ni d'ajouter toutes les extensions. N'oubliez pas que le matériel sera livré en deux vagues, ce qui vous fera jouer tout ou partie des 4 malédictions de la boîte de base sans aucune extension.
L'aventurier se doit de ne pas se laisser aveugler par ses sentiments. Ou, comme le disait le "père" d'un des plus célèbres aventuriers, Robinson Crusoé:
Tous nos tourments sur ce qui nous manque me semblent procéder du défaut de gratitude pour ce que nous avons.