Whale Riders est le nouveau projet de l’éditeur australien Grail Games pour lequel il réunit une fois de plus Reiner Knizia et Vincent Dutrait.
Un peu de fraîcheur classique
Les habitués reconnaîtront les mécaniques chères à l’auteur allemand. Le plateau représente une côte glacée que les joueurs vont longer en un aller-retour, de port en port. À son tour chacun peut effectuer deux actions parmi cinq :
- se rendre au port suivant,
- acheter une des quatre marchandises disponibles à l’étape où il se situe (la première est gratuite, les suivantes coûtent de 1 à 3 pièces),
- prendre une pièce,
- défausser une ou plusieurs de ses cartes Objectif,
- obtenir la récompense des cartes Objectifs dont il remplit les conditions.
Les marchandises non achetées glissent vers les emplacements les moins coûteux et on complète les espaces laissés vacants par des tuiles tirées au hasard. Si on dévoile des tuiles Tempête de glace, celles-ci bloquent des emplacements.
Une fois revenus au port d’attache, les joueurs peuvent encore acheter des perles s’ils en ont les moyens.
La partie s’achève quand toutes les perles sont acquises. Le vainqueur est celui qui en a le plus, que ce soit sur les cartes Objectif, sur les Tuiles Ressource ou celles achetées au Port.
Cette perle venue du froid
Des règles simples qui laissent beaucoup de choix à faire à son tour de jeu; on est bien avec Reiner Knizia. Cela peut paraître classique et, pourtant, cela marche.
La situation crée une interaction indirecte forte tant il faut surveiller la progression des adversaires tout en adaptant ses actions à ses propres besoins. Il convient de trouver un subtil équilibre dans sa progression afin d'obtenir les ressources tant convoitées; gratuitement si possible ou, à défaut, au meilleur coût. Dès que l’on achète une poterie, une viande ou du kelp, les ressources suivantes deviennent disponibles à moindre prix pour les autres joueurs.
Le principe d’aller-retour offre également un choix cornélien : vais-je acheter une ressource au prix fort maintenant ou puis-je prendre le risque de la récupérer au retour, peut-être moins chère ?
Et il en est ainsi tout au long de cette course. Alors que plus le jeu avance, moins il y aura de ressources disponibles. Et qu’elles seront plus chères. Si l'argent est le nerf du jeu, il ne sert qu’à obtenir des points de victoires. Le seul objectif est d'accumuler des perles.
Chaque achat de ressource sera-t-il rentabilisé par la récompense des cartes Objectif ? Certainement si on parvient à prendre les ressources gratuitement; encore faut-il y arriver. Les cartes Objectif sont en plus suffisamment nombreuses et variées pour les défausser si on estime prendre trop de temps à les remplir (cela coûte une action).
Whale Riders est de ces jeux ou il faut s’adapter au rythme de la partie en fonction de ce que l’on acquiert et dépense.
Étendues glacées
Une variante est également proposée : pour tout achat coûtant 3 pièces, le joueur gagne une action spéciale à jouer quand il le souhaite. Une sorte de pouvoir compensatoire qui est remis en jeu après usage.
Une seconde variante offre à chaque joueur un objectif secret pour orienter sa stratégie. Ces objectifs exigent d’avoir certaines ressources spécifiques en fin de partie pour gagner des perles supplémentaires.
De plus, deux extensions ont été débloquées durant la campagne de financement,
- le pouvoir des baleines qui permet à chaque joueur d’avoir une action spécifique;
- les exigences des clans, six cartes à conditions que l’on gagne en étant le premier à les remplir.
A travers ces variantes et extensions, Whale Riders s’ouvre à un peu d’asymétrie pour renforcer une expérience de jeu résolument familial.
L’appel de la banquise
Côté matériel, on est également dans du classique.
Les pions des joueurs, comme les tuiles ressources sont en punchboard. L’épaisseur du plateau n’est pas précisée mais ceux des précédents jeux de Grail Game étaient corrects. Les cartes seront de bonne qualité puisque cela est un stretch goal débloqué.
Sans fioriture mais propre. Assez pour mettre en lumière le travail de Vincent Dutrait.
Comme il nous l'a expliqué dans le forum, c'est lui qui a donné au jeu sa personnalité. Celui-ci avait pour thématique initiale la Route de la Soie, avec ses caravanes et son désert. Vincent a préféré la transposer dans un univers teinté d'un soupçon de fantastique (chevaucher un orque ou un dauphin n’est pas la chose la plus commune sur terre !) où sa patte graphique et colorée fait merveille.
En passant les tempêtes et déserts du sable à la glace, le jeu a gagné en originalité, en caractère. Cela fait penser à Century, La route des épices et sa version Golem Edition qui devait être une variation limitée... mais fait finalement jeu égal en popularité.
Libéré... délivré... un 14 juillet !
Lancé le 14 juillet, Grail games avait bien préparé le terrain en amont en livrant en avance Medici the Dice Game, troisième opus de la franchise (un roll & write fort agréable et cohérent).
L’éditeur australien a aussi dégainé quelques atouts pour rendre son offre attractive. En particulier un qui nous concerne directement nous autres francophones : les règles sont disponibles en français.
Le second, en exclusivité : un petit jeu de cartes, lui aussi conçu et réalisé par le duo Kinzia-Dutrait dans l’univers de Whale Riders.
On pose devant soi une carte Ressource parmi les cinq disponibles. Quand les conditions d’achat d’une ressource sont atteintes par les cartes d’un ou plusieurs joueurs, ceux-ci gagnent lesdites ressources. Toutes les autres sont défaussées. Il existe également un mode avancé avec un paquet de cartes Port qui altèrent les conditions d’achat pour le tour.
La campagne propose donc deux jeux pour le prix d’un car l’ensemble est à moins de 30 euros, frais de port compris. [NDLR : un petit bémol, Whale Riders a le profil du jeu vendu à moins de 20€. Les campagnes Grail Games permettent rarement de réaliser une bonne affaire financière]
Briser la glace
Il y a de quoi craquer pour ce petit bout de banquise sur table. L’ensemble est tout à fait raisonnable et intéressant même si on est sur un jeu familial, voir familial plus, avec les extensions.
On a affaire à une mécanique solide, quelque peu déjà vu et pourtant renouvelée. Ce qui est souvent reproché à Reiner Knizia tant il a fait de jeux.
Le tout est superbement illustré. Au moins si on aime la patte caractéristique de Vincent Dutrait. Il a su également intervenir pour proposer ici un univers original qui n’est pas sans rappeler le peuple de l’eau dans le dessin animé « Avatar, le dernier maître de l’air ».
Même si modeste, la campagne connait un bon rythme d’évolution où les Stretch goals cosmétiques sont régulièrement déverrouillés. Ce qui laisse présager un produit final de qualité. Et en français, rappelons-le.
Au final, une campagne agréable à suivre. Qui frise les 1000 souscripteurs à mi-parcours [NDLR: 1120 à 6 jours de la fin de campagne]. Cela correspond aux précédentes performances de l’éditeur australien sur Kickstarter, qui mérite bien jusqu’à présent sa réputation de fiabilité.
Drapal !
(à noter que si vous avez un jour envie de voir un film néo-zélandais : Whale Rider est très bien
Ça n’a rien à voir avec ce jeu mais bon, en passant)
La leçon de piano , c’est le meilleur , ou Warriors , sur la condition maori .
Après y en a plein d’autres que j’aime beaucoup.
D’accord sur La Leçon de Piano, par contre plus mitigé sur Once Were Warriors qui va un peu trop dans les extrêmes pour moi, à un moment ça en devient ridicule.
Sinon toute la filmographie de Taika Waititi est à voir :
Vous êtes un monteur de baleines (si si !). Pendant des générations, votre peuple ont vécu avec les baleines des glaces et, ensemble, avez commercé avec les ports le long de la Côte Glacée. Vous êtes le dernier de votre famille à exercer ce commerce. Mais la glace est de moins en moins épaisse et les icebergs se déplacent. Un rude hiver se prépare, le plus féroce depuis des siècles. Vous décidez de chevaucher votre monture une dernière fois avant l’arrivée des neiges pour acheter et vendre autant que vous le pourrez… et peut être obtenir quelques précieuses pépites durant le voyage…
Whale Riders est le nouveau jeu de Reiner Knizia (Blue Lagoon, Yellow & Yangtze, The Quest of El Dorado, Blue Moon, Amun-Re, Camelot, etc…). Lors de parties de 45 minutes, 2 à 6 joueurs feront la course pour acheter et vendre le plus de ressources possibles, afin de gagner l’argent nécessaire à l’obtention de prestigieux prix. Passerez vous à côté d’opportunités pour obtenir le plus gros trésor, ou gagnerez vos richesses plus lentement au fil du jeu ?
Chaque joueur a 2 actions par tour, mais beaucoup de choix. Vendre ? Acheter ? Tirer de nouvelles cartes Commandes ? Une fois que toutes les précieuses Perles auront été achetées, le jeu prend fin et celui qui a le plus de Perle l’emporte.
Whale Riders a des règles simples et courtes, mais offre beaucoup d’interactions et de choix.
Un travail d’illustration de Mr Dutrait toujours magnifique…
…Mais, je ne sais pas trop pourquoi, il y a un truc qui ne me fait pas l’effet « wahou! » habituel :
Des couleurs un peu trop flashy, des contrastes un peu trop prononcés à mon goût… A voir en rendu IRL plutôt que via un écran, ça doit jouer aussi.
Ou alors, c’est la lassitude qui point le bout de son nez à force d’en avoir tant et tant du même illustrateur. (non, mais ça je n’y crois absolument pas!)
Tu en as peut-être tout simplement marre du trait…
Tu grossis un peu trop le trait
Ya pourtant plus que du trait dans ses illustrations