Un peu limite niveau timing, désolé d'avoir préféré fêter, ce week-end, l'anniversaire de Madame avec autant d'indignité que possible. Lendemain difficile et menu chargé en projets. Pléthore de petits projets, les "gros" doivent clairement être encore dans l'après-Essen (dormir!!!), les plus modestes profitent du coup de ce temps calme pour se lancer.
City of the Big Shoulders
2nd Edition
Un des ancêtres de Kickstarter, financé en 2018, nous en revient pour sa seconde édition.
Fera-t-il aussi bien ? Mieux ? A l’époque, son score (1700 contributeurs) était assez impressionnant pour un jeu “financier” inspiré des 18xx (mais sans la dimension “jeu de train”). Vous le connaissez peut-être, si vous avez eu la chance d’aller à Essen en 2019, sous le titre Chicago 1875 puisque c’est ainsi que Quined Games l’avait nommé.
Ce jeu économico-financier a en tout cas acquis une belle réputation... Dans le genre bien niche des jeux de placement d'ouvriers avec une économie intégrée dans laquelle les joueurs achètent les actions d'entreprises pour tenter d’en prendre le contrôle, puis fabriquer des biens qui seront vendus afin d’augmenter la valeur de l'entreprise.
Dans ce monde-là, City of the Big Shoulders apporte en effet de la nouveauté. Il faut évidemment apprécier l’exercice de créer un moteur économique (ce n’est pas trop mon cas donc je serai juste le messager cette fois).
J’aime en tout cas beaucoup l’idée que les joueurs choisissent et placent les tuiles de bâtiments qui déterminent les emplacements d'action disponibles pour la manche (recruter des ouvriers, acheter des matières premières, produire des biens, embaucher des gestionnaires et des vendeurs…); peu de titres permettent ce niveau de décision. J’apprécie aussi que les joueurs aient toujours la possibilité d’utiliser les emplacements des autres joueurs, qui profitent du coup de notre présence, ou que les revenus puissent être conservés dans l'entreprise et servir à la production ou distribués aux actionnaires, augmentant la valeur des actions (les joueurs pouvant acheter des actions des entreprises des adversaires).
Bref, on n’est clairement pas dans un jeu d’apéro! Le système économique intégré est de toute évidence très intéressant, mais est clairement à réserver aux expertes et initiés. La balance entre production de biens et gestion des dividendes peut vite devenir un vrai casse-tête, aux choix complexes…
Et moi j’aime bien l’apéro, je me sens donc bien incapable de juger de l’animal. Si ce n’est pour dire que, si ce genre d’exercice ne vous fait pas trop peur, la référence est probablement incontournable.
Secret Epic Big Box
Reiner Knizia Game
Comment mettre en haut de la liste des sujets intéressants de la semaine un projet dont on ne sait rien ? Si ce n’est le nom de l’auteur… Et cela suffit largement. En tout cas pour tous ceux qui apprécient le travail du Maître…
C’est à Bitewing Games qu’on doit cette initiative que de proposer un Knizia sans préciser quoi que ce soit. Tout le projeter tient en quelques images mettant en scène ce cher Reiner dans une tenue qu’on peut qualifier de futuriste (indice ?) nous teasant avec des bouts d’énigmes laissant rêver d’un possible El dorado in Space ou de Moon Vadis. Les supputations sont ouvertes !
Il est même dommage que l’éditeur, qui avait déjà financé sur Kickstarter plusieurs jeux de Knizia (Zoo Vadis, Cascadero…) n’ait pas cherché à faire monter la sauce sur plusieurs semaines avec ces énigmes…
Knitting Circle
Une suite (autonome, aucun besoin de posséder le premier) à Calico. Après la confection de plaids, celui-ci nous transforme cette fois en pros du tricot qui cherchent à réaliser les plus beaux ouvrages en assemblant des ensembles de tuiles.
Là, on rentre dans mon territoire, Calico étant clairement un de mes jeux préférés et les plus joués. Même si, et j’en suis parfaitement conscient, l'exercice intellectuel demandé pour positionner ses tuiles hexagonales en fonction des multiples contraintes qu’on se crée au cours de la partie est éreintant et inattendu chez un jeu profondément très simple. Le titre ne fait donc pas l'unanimité, beaucoup lui préférant des alternatives bien moins usantes.
Celui-ci sera-t-il une alternative à envisager ? On reste sur du draft de tuiles, cette fois des tuiles de fil coloré à double face représentant différents points, que les joueurs utilisent pour compléter leurs tricots. Les joueurs peuvent échanger des tuiles contre des cartes de vêtements définissant des ensembles de tuiles à collecter. Des jetons de patte de chat, clin d’oeil à Calico et ses dessus-de-lit douillets pour chats, permettent d'obtenir n'importe quelle tuile. Des boutons ajoutent des points supplémentaires…
Bref, beaucoup de points communs avec Calico, à commencer par le style et l'univers, mais en un jeu qui, finalement, se révèle très différent. Et dans un thème toujours aussi frais qui change des bastons contre des tentacules ou pour une planète dépourvue d’eau (eh ! J’ai réussi la semaine dernière à gagner une partie sans jamais gagner un seul jeton bleu^^).
A vue de nez, le nouvel opus devrait être moins exigeant et, peut-être, du coup, plus à votre goût. Pour moi, par contre, qui suis un fan de Calico, j’en resterai à celui que j’aime et trouverai mon bonheur en jeux de 30-45 minutes ailleurs.
Mutagen
Campagne lancée hier (14 octobre) et financée dans la journée (avec un objectif très modeste à 250 souscripteurs). Je n’ai pas eu le temps d’étudier réellement le bestiau, je le résumerai en un mot : biopunk. Ça te parle ?
Non ? Mais un peu curieux quand même ? Dans ce cas, quelques mots de plus pour signaler que cette création, signée d’un très méconnu Alexandros Kapidakis (son titre le plus marquant étant le très anecdotique Farm Club chez Blam!) a su séduire l’éditeur anglais Dranda Games qu’on avait pu apprécier avec des titres de qualité comme Isle of Trains, Solar Storm (localisés par Happy Meeple Games) ou Solar Sphere mais, hélas, fort peu suivis en marketing et, donc, invisibles.
Mutagen est un jeu de placement avec des ouvriers différenciés, chacun ayant une action secondaire spécifique à chaque emplacement. Mais, surtout, que les joueurs peuvent améliorer avec des implants biologiques qui modifient leurs avantages et actions. D’où le titre. Et la curiosité qu’il suscite…
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Moonlight Brewers
Triple Fermentation
Une nouvelle édition pour ce jeu publié par Yeast Games il y a cinq ans. Ceux-ci nous promettent “une nouvelle édition complètement retravaillée avec un gameplay plus amusant, plus immersif et plus stratégique”. Evidemment, ils n’ont rien touché au pitch exceptionnel qui donnait instantanément envie de jouer à ce jeu (ou pas mais, dans ce cas, autant ne pas poursuivre la lecture^^) dans lequel on incarne des moines trappistes inspirés de la Paix-Dieu, “brassée uniquement les nuits de pleine lune”.
Pourquoi la pleine Lune ? Allons ! je suis sûr que tu as déjà deviné l’ingrédient clé de leurs bières. Non ? Un ingrédient pas facilement à obtenir, à la fois chassé et chasseur, et qui a en plus tendance à s’en prendre aux moines lancés dans des actions complexes et bruyantes (mais qui rapportent évidemment plus de points^^).
Un jeu simple d’accès, rapide (moins de trente minutes) à partager sans modération. Avec une bonne bière, bien évidemment.
Le 17 octobre
Eternitium : Next Gen
J’ai honte, je n’ai jamais eu l’occasion d’essayer Eternitium. Et pourtant, vous devriez connaître mon amour des petits jeux de cartes malins, tel que celui-ci.
L’éditeur (et auteur si je ne me trompe pas ?) est présent sur Cwowd, notamment pour répondre aux questions de règles, je vous invite donc à découvrir sur le forum ad hoc ce (quasi) deck-building - course très rapide (un quart d’heure max, apparemment). Plutôt abstrait mais élégant, bien réalisé.
Ils nous proposent cette fois une petite extension qui est, comme toujours, plutôt un bon prétexte pour relancer le jeu de base. Celui-ci étant disponible en boutique en France (comme chez Philibert, merci d’aider Cwowd à fonctionner avec ces affiliations), il va falloir que Haumea Games, son éditeur, accouche (tu as la ref ? Non ? Cherche encore^^) d’une offre généreuse pour la préférer… à moins de simplement avoir envie de soutenir un petit éditeur ?
Campagne le 17 octobre
Ruins, Oddland, Vegas Strip, Money
Quatre nouveaux petits jeux signés Allplay, habitué de ces campagnes à multiples entrées. Et souvent avec des titres intéressants même si les conditions contraignent souvent à tout prendre, ou presque (et, bien évidemment, tous ne se valent pas^^).
Ruins : Jeu de défausse où le premier joueur à se débarrasser de toutes ses cartes gagne. Il utilise des cartes transparentes qu’on superpose pour améliorer et personnaliser les cartes.
Oddland : Les joueurs doivent documenter des créatures fantastiques sur une île en plaçant, sur des cartes de terrain, des jetons pour marquer des points en fonction de leur environnement.
Vegas Strip : Jeu de bluff où les joueurs placent leurs jetons dans différents casinos. Le joueur ayant misé le plus d'argent dans un casino perd sa mise, tandis que les autres joueurs marquent des points en fonction de leur mise. Certains casinos sont corrompus et rapportent 10 points au joueur ayant misé le plus.
Money! : le retour d’un jeu de mise de Reiner Knizia vieux de vingt-cinq ans. Je ne sais même plus si j’y ai joué, je vois mal en tout cas ce qui pourrait mériter qu’on ressorte aujourd’hui cette vieillerie.
Planet of the Apes
En général, je cherche à mettre en avant des projets français / francophones même si leurs chances sont minces. Mais, dans le cas de ce projet, je suis à ma limite.
Par lassitude, d’abord, vu qu’on le suit depuis la création de Cwowd. J’avais même pu tester un proto et trouvé une faille de règles qui m’avait fait gagner au troisième tour… mais on ne va pas juger sur un proto d’il y a… je ne sais même plus combien d’années. Et dans l’ensemble, c'était plutôt bien fait quand même.
Parce que sa première campagne fut une vaste blague. Lancée sans prévenir personne. Lancée un samedi. Une page incompréhensible qui avait atteint péniblement son seuil de financement (très loin, évidemment, de suffire pour un jeu lourd en plastique avec des extensions de partout) avant d’entamer une longue descente aux enfers, perdant chaque jour des soutiens sans que le porteur ne réagisse. Des semaines d’agonie avant de trouver le bouton rouge.
Et depuis ? C’est à peine mieux. Un premier retour annoncé qu’on n’a jamais vu venir. Un retour en 2024 encore reporté de plusieurs mois. Une annonce mardi dernier que le lancement était reporté d’une semaine… alors que personne n’avait eu l’info de la date de lancement. Info qui n’a d’ailleurs toujours pas atteint les relayeurs d’info US.
Et puis, récemment, cette information qui sera difficile à confirmer mais commence à méchamment se répandre, que la campagne ferait appel aux services de Léonidas Vespérini en loucedé. Info démentie par le porteur mais qui persiste et que je ne peux feindre d’ignorer alors que plusieurs personnes, d’horizons différents, m’ont transmis “leur conviction étayée que”. Vrai ? Pas vrai ? Je serais bien incapable de le dire avec certitude.
On a beau avoir des gens sympathiques en face. Des joueurs qui ont certainement investi bien trop de leur temps et ressources dans un projet qu’ils portent avec passion... Il y a cinq ans, j’aurais pu dire “une idée originale que ce petit jeu d’escarmouche sur plateau à multiples niveaux (les singes se déplacent mieux et plus vite dans les arbres) avec une réalisation de folie”. Mais aujourd’hui, après les multiples déboires (pour rester très en-dessous de ma pensée, hors du champ de la diffamation), dus à des gens comme Vespérini, les signaux rouges sont bien trop nombreux pour montrer le moindre signe d’enthousiasme.
Sublime Dark
Tristan Hall revient avec un nouveau jeu coopératif à l’univers très marqué et, forcément, les joueurs ne restent pas indifférents (d’autant que l’annonce du titre a été faite il y a cinq ans, on avait fini par l’oublier, celui-là^^).
Certes, tout ne fut pas rose pour Gloom of Kilforth / Shadows of Kilforth, notamment au niveau des localisations (le bonhomme semble bien difficile à gérer). Mais ses jeux sont généralement bons, voire excellents selon les goûts.
En tout cas, c’est un auteur-éditeur qui fait peu dans le compromis et si cela peut rendre la vie de ses partenaires difficile, cela permet aussi des univers bien tranchés comme pour ce Sublime Dark qui plonge de la tête aux pieds dans les poncifs de l’horreur pour, dixit l’éditeur, “mettre à l’épreuve [notre] santé mentale”.
Attendez-vous à un jeu bien trash. Mais n’espérez pas une version française. Et oubliez donc si vous avez du mal avec l’anglais, le monsieur aime écrire, il serait dommage de foirer l’ambiance avec des aller-retour sur l’appli de trad.
Empire Builder: Europe
Mayfair Games n’aime pas laisser mourir ses jeux, la preuve avec cette rénovation de Eurorails dans un écrin “deluxe” (mais, bon, deluxe chez Mayfair, ça va pas dégueuler de jetons de poker^^), qu’ils éditent depuis 1990 ! Et, là, je m’interroge sur l’intérêt, alors que les jeux de train / réseau sont déjà fort nombreux, de relancer un titre qui n’a jamais particulièrement brillé en plus de trente ans. La campagne.
Aventuria: The Adventure Card Game (v2)
Probablement pas pour cette semaine, si vous avez apprécié cette série, il faudra à mon avis patienter encore un peu. Mais on ne sent pas un grand enthousiasme dans la foule pour ce jeu de cartes d’aventure de Ulisses Spiele. Et un doute chez ceux qui possèdent et apprécient le jeu (même s’il semble que cette 2.0 sera bien compatible avec les éditions précédentes). On en discute.
ZeroDay.exe
Un deck-building coopératif cyberpunk où les joueurs se battent pour reprendre le contrôle de la ville. Personnages uniques, avec des statistiques et des capacités propres, objectifs spécifiques à chaque partie, combats déterministes qui rapportent des pièces afin d’acquérir des améliorations… La campagne.
Reef & Ruins
Un Roll & write dans lequel les joueurs incarnent une hydre à trois têtes (trois dés, malin) qui explore des épaves sur trois feuilles de score à la recherche de trésors. Le jeu repose sur un principe emprunté au sudoku, c’est bien assez original pour justifier un regard.
L’éditeur profite de sa campagne pour proposer aussi une extension à son jeu de plis Wicked & Wise dont je ne sais absolument que dalle. La campagne.
Age of the Moon
Construire des infrastructures/modules et les envoyer sur la Lune pour y construire une base qui permettra de gagner des ressources qui vont nous aider à être le premier joueur à la rendre viable. Le thème me parle, forcément. Mais il manque encore beaucoup d'explications pour un jeu qui fait un peu peur en mettant en avant une partie diplomatique - négociation qui ne serait pas obligatoire pour gagner ? Ca ne sent pas très bon. La campagne.
Crystal Age
Face à une “corruption” qui envahit un monde de fantasy, les joueurs coopèrent pour la combattre… à moins de plutôt s'allier à elle pour devenir le Seigneur de la Corruption. Gravita Games avait déjà tenté sa chance il y a dix-huit mois avant d’être contraint de revoir sa copie. Nous n’avons pour l’instant aucune information quant aux éventuels changements apportés, rien qui saute aux yeux en tout cas sur les quelques images montrées. On en discute.
Bonne semaine à tous. Et n'oubliez pas que pledger, c'est bien; jouer, c'est encore mieux.
Le financement de cwowd est assuré par ses membres sur Tipeee Vous pouvez aussi soutenir cwowd via Paypal.
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Quand je vois l’index de Knizia, je soupçonne qu’il soit la projection d’une IA. Du coup, je comprends enfin comment il arrive à produire autant de jeux.
Chouette ce retour du du vil tentateur, euh, présentateur
Il y a également le lancement ce jour de l’extension pour un petit jeu plutôt sympa passé un peu trop sous les radars:
https://www.kickstarter.com/projects/crowdgames/fabled-the-spirit-lands-and-expansion?ref=discovery&term=fabled&total_hits=425&category_id=34
Merci une nouvelle fois pour ce menu qui m’évite des heures de fouille !
Je crois que rien ne dit dans le jeu que les tricoteurs sont des femmes.
En effet, moche cliché sexiste de ma part. Désolé.
Ça arrive aux meilleurs
Cool ce récap’! C’est qu’on y prendrai goût!
Merci en tout cas, vraiment pratique
J’ai rapidement desexualisé (mais pas forcément convaincu du résultat, le cliché est probablement trop ancré…)
C’est bien comme ça je trouve