Dans l'univers des jeux de gestion, il est un titre qui revient parfois dans les discussions : Argent: the Consortium. Un titre difficile à se procurer donc auréolé de merveilleux. Mais, surtout, un étrange hybride entre pose d'ouvriers, cartes et, surtout, interaction forte entre joueurs. Si l'idée de faire un coup de p... à votre adversaire vous est insupportable, passez votre chemin : Argent: the Consortium est un jeu profondément méchant où vos "ouvriers" vireront ceux des adversaires pour prendre leur place.
La trame de fond est celle d'une Académie de Magie dans laquelle chacun espère atteindre le sommet. Seul. Et peu importe ce que cela nécessite. Pour cela, il faut convaincre 12 "électeurs" que vous êtes le meilleur candidat. Et ceux-ci vous jugeront chacun sur un critère particulier : celui qui a fait le plus de recherches, celui qui est le plus diversifié etc. Et pour les convaincre, il faudra gagner en influence qui ne peut s'obtenir que par ses apprentis (ouvriers) qui devront se battre pour des places jamais assez nombreuses. Les joueurs doivent faire avec un "compteur de temps" qui limite leurs actions possibles à chaque tour; et, souvent, consacrer de ce temps à virer un adversaire pour prendre sa place sera une action rentable. Une des particularité de ce titre est en effet que tous les joueurs placent leurs ouvriers puis, une fois cela fait, toutes leurs actions sont résolues.
Argent est donc un pur jeu de gestion, tendu et riche en possibilités d'optimisation. Mais aussi un jeu très agressif, où les joueurs ne doivent pas hésiter à mettre des bâtons dans les roues des adversaires pour leur profit. Certains seront peut-être étonnés mais cette improbable combinaison fonctionne à merveille. Certes, le jeu ne conviendra pas à tout le monde : l'exercice d'optimisation est exigeant, une partie dure facilement trois heures et l'interaction peut se révéler frustrante et déplaire à certains. Néanmoins, avec le bon public, c'est un des tous meilleurs de sa catégorie et un jeu de pose d'ouvriers extrêmement impliquant.
Se contentant de vouloir financer une seconde édition d'un titre connu et apprécié, la campagne de financement n'est évidemment pas des plus passionnantes. Point de bonus ici, si ce n'est quelques cartes ajoutées à la nouvelle mini-extension fournie avec le jeu. Le réel bénéfice est de pouvoir obtenir le jeu et, depuis le milieu du kickstarter, franco de port. Ce qui, finalement, nous satisfait totalement.