Si on s'intéressait seulement à l'originalité des projets, celui-ci serait loin au-dessus de la mêlée. Non pas que les mécaniques soient réellement novatrices, elles sont assez habituelles pour un jeu de gestion ; mais c'est bien la première fois qu'on les retrouve dans un jeu d'aventure.
Cette originalité est tout à la fois la force et la faiblesse du projet. Ce jeu ne ressemble tout simplement à aucun autre : moitié jeu d'aventure avec ses héros opposés à de méchants monstres, moitié jeu de gestion avec ses meeples qu'on va placer sur les emplacements des actions qu'on désire voir nos héros (et leurs serviteurs) réaliser, des ressources qu'il faudra extraire et transformer pour faire progresser les héros, construire des bâtiments etc. Le tout créant une sorte de coopératif très "puzzly", sans hasard, où le positionnement des personnages sur la carte devra être précis pour espérer vaincre.
L'idée est alléchante, surtout couplée à un système de génération aléatoire de monstres qui variera les plaisirs à l'infini (ou presque). Et un "tech tree" pour les compétences des héros qui pourrait être un jeu à lui tout seul. C'est déroutant au possible mais cela fonctionne bien, de façon fluide et élégante.
Malheureusement, on s'inquiète beaucoup de la rejouabilité. Ou, en fait, de l'intérêt que chacun y trouvera. Si vous êtes amateur de jeux d'aventures et autres Dungeon Crawler, il est douteux que vous y trouviez votre compte. De même, si les mécaniques sont celle d'un jeu à meeples/cubes, les puristes du genre trouveront probablement que ce City of Kings n'est pas un défi à la hauteur de leurs neurones. The City of Kings nous semble avant tout être un pur jeu coopératif, quelque part entre Pandémie et Defenders of the Realm ; habillé comme un jeu d'aventure et propulsé par des mécaniques de jeu d'ouvriers mais proposant in fine aux joueurs un puzzle à résoudre.
Et on n'insistera jamais assez sur ce point : The City of Kings est un puzzle tactique à résoudre pour gérer des créatures plus tordues les unes que les autres qui vous empêchent de poursuivre vos objectifs dans le temps imparti. Si cela vous plait, l'auteur a prévu de quoi vous torturer le cerveau à loisir !
Reste aussi l'obstacle du tarif. A 72£ le soutien de base (fdpin, soit environ 86€), sans exclusivités ni Stretch Goals, le jeu n'est déjà pas donné. Avec quelques exclusivités et les bonus, la facture monte à environ 110€. Et atteint les 130€ en Deluxe. A ces tarifs, mieux vaut être sûr de son envie. Reste évidemment la solution de trouver une place dans le Pledge Groupé de Davy (bloqué -pour l'instant ?- à 40 participants) qui permet d'avoir le jeu à un tarif plus acceptable.