Je n'ai pas suivi grand chose de l'actualité ludique cette semaine, mon temps ayant été consacré à mater CNN en boucle. Les élections américaines et leur suspens insoutenable étant (bien) terminées, retour à la belle vie sur Kickstarter où tout va bien dans le meilleur des mondes.
Avec une inconnue de taille : que nous réserve la fin novembre (et le début de décembre) ? C'est généralement une période propice à quelques derniers gros projets. Mais, pour l'instant, l'agenda est bien calme. Octobre aura-t-il été le nouveau novembre ? Ne rêvez pas, il y aura certainement encore du gros, du lourd, du dantesque. Vu le rythme de folie de 2020, il serait fou de croire le contraire...
Ils se terminent
Nova Aetas: Renaissance
Se termine le jeudi 12 novembre à 21h01.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
L'autre gros jeu d'octobre, passablement éclipsé par Darkest Dungeon. Ou pas, les deux jeux s'adressent tout de même à des public assez différents.
Bientôt cinq ans qu'on suit les aventures de Ludus Magnus Studio et son premier bébé, Nova Aetas.
Le parcours n'a pas toujours été simple mais tant ce premier né que les suivants (Black Rose Wars, Sine Tempore et Dungeonology) ont permis à l'éditeur de se tailler une bonne réputation.
Ce ne sont pas toujours les jeux les plus accessibles. Ludus Magnus semble souvent prendre plaisir à multiplier les petites mécaniques. Mais leurs titres fonctionnent bien... pour qui réussit à franchir la barrière à l'entrée. Et dans ce cas, la relation est généralement passionnelle.
Si vous découvrez le projet aujourd'hui, on est en gros sur un dungeon crawler très inspiré des RPG japonais (genre Final Fantasy Tactics), scénarisé, à campagne courte (maxi 10 épisodes) et situé à la Renaissance italienne.
Le thème original mérite déjà de faire figurer ce jeu chez tout collectionneur. Mais les mécaniques ne sont pas non plus là que pour faire de la figuration.
L'éditeur a fait dans l'original avec son Horologium, un disque divisé en 12 secteurs qui permet de visualiser les différentes initiatives/ordres du tour; et d'en jouer entre actions rapides qui vont redonner rapidement l'initiative ou lente, coûteuses en temps.
On retrouve aussi du crafting (mélanger plusieurs objets pour en créer un plus puissant). Un indicateur de "menace" individuelle (le Perilium) qui détermine les actions des ennemis. Et des classes "ouvertes" couplées à un système de progression à pré-requis convaincant.
La première édition péchait un peu dans sa réalisation. L'éditeur a fait de gros progrès les cinq dernières années, c'est flagrant sur ses titres plus récents comme Black Rose Wars et Dungeonology. On peut s'attendre à ce que cette seconde édition fasse des envieux avec des figs améliorées, des décors 3D, des plateaux individuels au top, une meilleure DA etc.
Kabuto Sumo
Se termine le vendredi 13 à 6h.
La page KS. On en discute.
Mon chouchou du moment.
BoardGameTables était connu pour ses tables de jeu, il est devenu en quelques titres (On Tour, QE, Bites...) un éditeur sur qui compter. Une référence pour qui aime les petits jeux.
Petits mais costauds au top niveau matériel et travail éditorial. Et ce nouveau projet ne me fera pas mentir : c'est beau, c'est malin, c'est tout en bois d'arbre et carton (épais s'ils en restent à leur habitude).
On est sur un petit jeu comme ils savent si bien le faire. Où, comme dans les activités de fête foraine ou casino les joueurs essaient, en poussant une pièce, d'en faire tomber le plus possible.
Dans Kabuto Sumo, il suffira d'en faire gagner une seule, celle du (ou des, c'est jouable jusqu'à 4 joueurs) personnage(s) adverse(s). Et comme il s'agit d'un vrai jeu et pas seulement une activité, en s'appuyant sur des bonus. Ces pouvoirs spéciaux varient selon le personnage incarné et sont alimentés par les pièces qu'on réussit à faire tomber.
Simple et efficace. Avec un habillage thématisé "scarabées façon sumo" réussi même si, évidemment, passablement plaqué. Mais bien plaqué, on ne devrait pas voir les raccords.
Et si vous voulez économiser un peu (parce que ce n'est quand même pas donné, c'est cher le bois), l'extension semble tout à fait évitable.
Chronicles of Waral: Revolt in Heldenheim
Se termine le samedi 14 à 22h15.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
Ce petit jeu de contrôle réussit à faire son trou sur une clientèle totalement franco-francophone. Avec une page uniquement en anglais. Allez comprendre...
C'est joliment réalisé et le gameplay est bien pensé. Rien qui révolutionnera le genre mais peu importe : les interactions sont bien présentes, les trois actions possibles pour chacun des trois "ouvriers" laissent une belle amplitude de choix et le draft de ceux-ci ouvre les possibilités stratégiques. Et garantit une belle rejouabilité.
Une belle surprise. Enfin, c'est ce qui semble parce qu'il ne m'a pas été possible d'essayer celui-ci. Mais, à mon avis, c'est un jeu qui prendra sa pleine valeur à partir de trois joueurs quand il faudra commencer à négocier.
L'offre est assez standard, sans vraiment de "maintenant ou jamais". Il ne devrait pas y avoir grande différence avec la version disponible plus tard en boutique (si ce n'est le prix après remise etc.).
Freedom Five
Se termine le samedi 14 à 2h.
La page KS. On en discute.
3825 contributeurs et seulement 70 français (on est dimanche soir). Autant dire que ce coopératif ne fait pas recette de par chez nous...
L'obstacle linguistique est ici placé assez haut, le jeu est assez verbeux. Même pour un coopératif, cela en gênera beaucoup.
Sa filiation avec Defenders of the Realm (dont il devait être la v2 avant de changer d'éditeur et d'univers) le dessert plus que l'inverse; l'original n'ayant jamais été traduit en français. Il en va de même pour Sentinels of the Multiverse, l'univers dans lequel le jeu a été repositionné; connu seulement des joueurs "core".
Et c'est bien dommage car le jeu en a sous le moule-burnes en latex. Mécaniquement, il se place dans la famille des Pandemic : vous gérez des trucs sur le plateau et le jeu vous en balance encore et encore jusqu'à ce que ça explose quelque part. Un jeu pour qui aime bien planifier en n'ayant jamais les moyens de tout faire mais en prenant quand même le temps de tataner du vilain.
Ca ne court pas les rues...
Bios: Mesofauna & Galenus. Phil Eklund est un auteur apprécié des amateurs de "gros jeux complexes". A juste titre, pour son style particulier. Ce qui lui évite d'apprendre à "vendre" ses jeux, à les valoriser; les fans s'en chargent. Cela fonctionne un peu moins bien quand, comme cette fois, il s'agit d'un jeu plus léger, présenté comme une porte d'entrée à l'excellente série des Bios (Bios: Origins, Bios: Megafauna et Bios: Genesis).
Situation encore compliquée par l'ajout d'un second titre (Galenus), totalement déconnecté. Et bien peu mis en valeur. Se termine le lundi 9 novembre à 20h.
B Movies. Un jeu de tchatche, où chaque joueur doit inventer un scénario de film de genre, les autres votant pour décider s'il sera filmé ou pas. Rien de nouveau là-dedans et, comme toujours, ça ne fonctionnera que joué dans un groupe homogène (tous doués pour cet exercice ou, au contraire, nullissimes).
Vu le thème, quel dommage de ne pas avoir utilisé des affiches des films. Jeu en français. Se termine le mercredi 11 à 6h.
Shards of the Jaguar. Bien peu de monde a cru au "dungeon-deduction" vendu par l'éditeur. Qui ressemble plus à de la collecte de trophées en dépensant des points d'action. Se termine le jeudi 12 à 15h.
Jurassic Cats. Un fort sympathique jeu de plis à enchères (en quelque sorte) où les joueurs doivent capturer des Dinosaures en jouant au mieux leurs cartes Chat. Le traité joue la carte (désolé) de l'humour, plutôt bien trouvé. Et puis, il y a des chats (fantaisistes, aussi; rien à voir avec la grosse masse noire vautrée sur mon canapé). Jeu en français. Se termine le dimanche 15 à 19h.
Au programme des jours à venir
On commencera cette semaine par découvrir, lundi, le nouveau Red Raven : Rift Knights. Un jeu en équipe, asymétrique, pour 2 à 6 joueurs et opposant des chevaliers sacrés a des démons qui cherchent à briser un sceau avant l’aube. Le pitch semble assez bateau mais Ryan Laukat nous a habitué à des jeux assez exceptionnels. Sans aucun doute un des temps forts de la semaine.
La semaine sera aussi marquée par le lancement, mardi, de Burncycle. Un jeu estampillé Chip Theory Games passant, lui aussi, rarement inaperçu, physiquement comme économiquement, vous devriez être nombreux à craquer.
Au menu, cette fois, des robots bien décidés à se battre pour leur liberté contre des corporations qui exploitent les IA. Et des tapis néoprènes en nombre car au cœur d'une des mécaniques du jeu. Du Chip Theory, quoi.
Ne vous étonnez pas de me voir sur aucun des deux, cette semaine, je soignerai ma nature complétiste avec deux "extensions" auxquelles j'aurai bien du mal à résister...
Elzra Games ajoutera encore du contenu à son Catacombs avec Catacombs Monster Pit. J'adore (et je ne suis pas seul) ce dungeon crawler à base de pichenette. Qu'on peut espérer voir débarquer en français, Nuts Publishing venant de sortir la VF du petit dérivé A La Conquête Des Catacombes. Dommage, à mon avis, de ne pas avoir attaqué directement par l'original.
Monster Pit étant un standalone, cela devrait être pour beaucoup une nouvelle porte d'entrée à cet univers unique. N'hésitez pas 😉
Le second devrait concerner plus de monde : Artipia repassera par KS pour une nouvelle extension (Nostalgia) et une Big Box pour The Pursuit of Happiness. Le jeu, ainsi que ses extensions précédentes est disponible en boutique (La Quête du Bonheur chez Super Meeple). Et c'est que du bonheur, mangez-en. En gros, un Destin façon 3ème millénaire avec des choix (légers) et des meeples.
Le Kickstarter proposera aussi une version deluxe du matériel. Pas forcément indispensable mais, bon, vous savez aussi bien que moi comment ça marche^^. Mauvaise nouvelle, il semble par contre qu'il ne faille pas espérer de version française. En tout cas pendant le KS; et dans ce cas, autant attendre (probablement) la sortie boutique.
Restera Bardsung sur lequel je ne m'avancerai à aucun pronostique. Ce dungeon crawler coop, avec une avalanche de plastique à prévoir et un style bien affirmé, a sur le papier tout pour faire un carton. Mais c'est porté par Steamforged capable de sortir de bons jeux (Godtear, Guild Ball) comme les pires merdes (Dark Souls, Resident Evil 2, Horizon Zero Dawn...). Et je suis généreux.
On peut espérer que celui-ci soit dans leurs meilleurs puisque ne reposant pas sur une licence pompe à neuneu (je ne juge pas, j'en suis parfois^^). Mais il devrait donc moins attirer puisque sans licence. Le monde est ainsi fait...
Ah! non. On aura aussi le droit au reboot de Harry Potter: Catch the Snitch. Knight Games n'a pas insisté face au mur dans lequel sa simulation de Quidditch s'était encastrée. Maintenant, il faudra un sacré remaniement dans l'offre pour changer la donne. Les USA sont peut-être débarrassés de l'Agent Orange (et moi condamné à soutenir cette année les Falcons d'Atlanta -ça le vaut bien), ça ne rendra pas les backers aveugles.
Et ce sera tout... pour aujourd'hui. N'oubliez pas que backer, c'est bien. Jouer, c'est encore mieux.
Pour les nouveaux projets, qui ont démarré la semaine dernière, c'est par là:
Mes condoléances pour ta condamnation à soutenir les Falcons cette année, @Thierry (même si hier, ils ont réussi à ne pas perdre dans les dernières secondes comme ils nous ont habitués depuis le début de la saison )
c’était ça ou me farcir les Hawks en NBA. Je dirais que je m’en sors très très bien
le tatanage de vilain fait augmenter la note en cette fin de campagne, mais vu cette dite campagne, du visuel, des avis du gameplay, de ce Defenders of the Realm que je n’ai jamais pu tester, du coop peu présent dans ma jeune ludothèque …
Je me suis énormément raisonner ces dernières semaines, mais çà titille…çà titille…