Jeux en financement participatif : la revue de la semaine (6 décembre 2021)

Les jeux en financement participatif de la semaine

C'est le mois du gros bonhomme couleur Coca. Ce mois magique où les jeux semblent ne plus être réservés aux seuls joueurs. Où le crowdfunding fait sa pause annuelle.

C'est aussi le moment où un projet surgit généralement de nulle part, sans crier gare pour venir conclure en beauté une année toujours plus folle que la précédente.

Avant d'en arriver à tirer le bilan de l'année, place à la pénultième (probablement) revue hebdo.

Ils se terminent

The Spirit of Eden - par Alone Éditions

The Spirit of Eden

Se termine le jeudi 9 décembre à 11h11.
Son financement. On en discute.

Jeu en français.

Yossef… Pardon, appelons-le M. Yossef Farhi maintenant. Parce que le monsieur, il nous a quand même déjà prouvé par deux fois qu'il était parmi les meilleurs quand il s'agit de d'imaginer ces petits plaisirs ludiques solitaires.

Et ça tombe bien, j'ai comme l'impression que nous sommes de plus en plus nombreux à nous y adonner; au moins occasionnellement.

Evidemment, ce n'est pas avec ça que le monsieur rentrera dans le club des millionnaires. Mais c'est, pour beaucoup d'entre nous, déjà la troisième fois qu'une de ses créations rentre dans nos ludothèques (après Way of the Samurai et The Road). Il ne sont pas si nombreux à pouvoir s'en vanter !

Auteur à suivre. Et à soutenir quasiment sans réfléchir. Change rien, Monsieur.

Le cœur du jeu consiste à se débrouiller pour amener sur la même case (le jeu est une grille de 3x3 cartes) un esprit protecteur et un des méchants qui veulent détruire Eden. Pour cela, révolution chez Alone Games, vous disposez de quatre dés à attribuer à autant de cartes d'action.

Et c'est pour cela qu'on aime tant le monsieur : il parvient à nous surprendre avec un tout petit twist d'une mécanique particulièrement banale. Lancer ses dés et les attribuer pour faire des actions, tous les jeux le font. Son petit truc en plus : les quatre cartes d'actions donnent des options différentes. Poser un dé face 4 au-dessus ne permettra pas de réaliser la même action.

Vous connaissez désormais aussi bien que moi le puzzle. Quatre dés, quatre options de placement pour déplacer esprits bienfaiteurs et agresseurs, éliminer ces derniers et protéger Eden tandis que l'espace aura tendance à se réduire sous les attaques des vilains.

Malin, rapide et à difficulté très variable grâce à différents modes de jeu qui sont autant de malus pour tester votre (notre) sagacité.

.

jeu Mindbug par Nerdlab Games

Mindbug - First Contact

Se termine le samedi 11 décembre à 22h.
Son financement. On en discute.

Jeu en français.

Mindbug est la dernière création de Richard Garfield. OK, co-création et, probablement même que le génie derrière Magic, V:tES, Netrunner, King of Tokyo, Keyforge ou le tout récent The Hunger est arrivé... sur le tard.

Peu importe, là où le Richard appose son patronyme, l'amateur de jeux de cartes regarde (et/ou tend sa CB, c'est selon).

Avec Mindbug, ils (ils sont trois autres co-auteurs) nous sortent un petit jeu nerveux avec quelques originalités. Pas de construction de deck, par exemple. Tout part du deck commun dans lequel chacun prend 10 cartes : 5 en main de départ, 5 pour sa pioche. Le reste servira une prochaine fois.

Pas de mana, ressources etc. Pas de timing imposé. A ton tour, pose la créature que tu souhaites ou attaque ton adversaire avec celles déjà en jeu. A chacun de faire au mieux avec ses 5 + 5 cartes pour être le premier à mettre trois baffes à son adversaire (qui peut évidemment bloquer avec ses créatures).

Oh! J'oubliais l'essentiel : chaque joueur dispose de deux Mindbug qui sont le coeur du jeu (et lui valent donc son nom). Leur effet ? Chaque Mindbug permet de voler une créature adverse. Tout de suite. Avant même qu'elle entre en jeu

Impossible, du coup, de se plaindre que les créatures sont complètement cheatées: c'est limite la règle, ici. Et, en même temps, ta carte trop cheatée, tu ne voudras probablement pas la jouer. Imagine une carte qui dise "vous avez gagné"; tu la joues, tu as perdu... si ton adversaire dispose encore d'un Mindbug.

On devine facilement toute la subtilité qu'ajoutent les mindbugs à un jeu sinon classique à base de créatures dotées de capacités, d'effets d'arrivée/sortie de jeu, quand elles attaquent, sont bloquées etc. L'exercice est purement axé tempo/timing, développement nécessaire mais pas trop, préservation de ses troupes pour mieux les jouer plus tard...

Ce jeu est en fait un pur condensé de Magic. Tu te développes ou tu temporises ? Tu joues ta carte forte ou tu appâtes l'adversaire (et ses Mindbugs) avec une plus faible ? Ca passe ? Tu "contres" ? Non ?

Le jeu de base, conçu pour deux joueurs, comprend 48 cartes de créatures. Soit largement de quoi varier les plaisirs. Pour autant, frais de port inclus, le pledge de base vous coûtera bien plus cher qu'en boutique (ou il ne fait aucun doute que le jeu sera disponible). C'est donc plutôt le pledge à 25€ qui est conseillé et qui ajoute une douzaine de nouvelles créatures, des cartes promo etc. Ce qui reste une très mauvaise affaire, probablement. Mais comment résister à des goodies (probablement, ce n'est pas encore totalement garanti) exclusifs ?

Notez qu'il est possible de jouer à quatre joueurs avec des règles optionnelles que je n'ai pas testées. Cela nécessite un second paquet de cartes, vous aurez à mon avis tout intérêt à attendre que le jeu soit disponible en boutique (et ce sera probablement inintéressant).

Sammu-Ramat & Derrocar. Deux jeux ION Games mais aucun signé Eklund (père ou fils). Et aucun qui intéresse réellement les habitués de cette honorable maison. Mention "un sourcil se lève" tout de même pour le thème du second, qui se situe dans une semaine de folie où cinq présidents se sont succédés à la tête de l'Argentine.

Pour autant, ça ne financera peut-être même pas. Avoir préféré Gamefound n'excuse pas tout. Se termine le lundi 6 décembre à 16h. On en discute.

Dictopia. Quasiment 600 contributeurs pour un jeu de lettres sur Ulule, on peut parler d'un joli succès. Au moins d'estime. Un jeu de lettres qui promet d'être un peu plus ouvert que les ténors du genre. Et qui s'est offert une cure de thématique. Même si seulement de surface, c'est déjà tellement plus que le reste de ce genre !

Ca ne changera probablement pas votre vision des jeux de lettres, le principe de base reste toujours de trouver le mot le plus long avec vos lettres en main. Mais avec une pointe de combinatoire / optimisation qui peut aider le joueur plus que le "dictionnaire".

Jeu en français. Se termine le mercredi 8 à 23h59. On en discute.

Heroes of the Shire. Le principe de base est intéressant. Et le jeu est mécaniquement plutôt bien foutu aussi. Mais au final, quand on met le tout bout à bout, on se retrouve avec un jeu d'aventure au tarif de n'importe quel jeu d'aventure. Qui ne prend pas vraiment moins de place en ludo ou sur table. Avec un matériel très inférieur à ce qu'est devenu le standard du marché. Dont les illustrations manquent de cohérence, d'originalité, d'audace. Et, finalement, le jeu n'est pas non plus des plus fluides, comme on pourrait l'espérer d'un "petit jeu d'aventure".

Le micro-management est une plaie inévitable pour qui apprécie les "crawlers", dommage de ne pas avoir pu éviter cette corvée pour une série qui se prétend plus légère. Mais n'en a pas fait la preuve durant sa campagne. Pas de VF, cher et avec TVA en surplus : autant aller récompenser des éditeurs qui font des efforts. Se termine le jeudi 9 à 12h58. Son financement.

Imperial Tide: The Great War 1914-1918. Un wargame stratégique sur la première guerre mondiale. Pour 1 ou 2 joueurs, en 1 tour = 1 année. Se termine le 9 à 15h44. La page KS.

3 New Valeria-Universe Games. Comme le reste de la série des Valeria (Valeria : Le Royaume, Villages of Valeria, Margraves de Valeria...), ces trois nouveaux petits jeux bénéficieront plus tard d'une localisation en français. Et, si on en croit l'historique de la gamme, ce sera également moins cher. Attention ! Pas de version française disponible pendant ce Kickstarter ! Se termine le vendredi 10 à 23h. On en discute.


Les sorties de la semaine

Borderlands Mister Torgue's Arena of Badassery

Borderlands : Mister Torgue's Arena of Badassery

Sur Kickstarter jusqu'au 23 décembre.

Du pur ameritrash où le but est de dégommer tout ce qui bouge pendant l'heure de partie (annoncé).

Mais en coopératif. On n'est donc pas purement sur du jeu d'arène. Pas classique, en tout cas. Rien que pour cela, il justifie clairement son statut de dernier gros KS de l'année.

Evidemment, inutile de se voiler la face : on n'est pas sur de la grande stratégie. Juste une bonne heure (annoncée, encore une fois) de course en tous sens, loot de guns (entre autres) et poutrage en règle.

Le cœur de Mister Torgue's Arena of Badassery est son système de "[RE]action" : en, gros, trois dés de couleur pour déterminer les actions d'un personnage. Et ça semble plutôt bien foutu. S'y ajoute un système d'arbre de compétences, propre à chaque chasseur et qu'on pourra faire évoluer au cours du jeu / parties (campagne incluse).

Le jeu a l'air profondément débile mais les règles sont, à première vue, bien pensées. La réalisation est évidemment stylée; on retrouve, je trouve, les codes du jeu vidéo et son ambiance bien à part, foutraque. Et s'enrichit d'une tonne de figurines parmi lesquelles vous retrouverez les ennemis habituels : Skags, Goliaths, Psychos, Tinks...

Avec, tout de même, un défaut de taille. Qui simplifiera la vie de certains : il est obligatoire de jouer quatre chasseurs. Peu importe le nombre de joueurs, rien n'est prévu pour équilibrer. Quatre persos doivent être joués.

Il reste aussi à espérer que l'adaptation soit moins punitive que son original...

Harakiri Blades of Honor - par Synergic Games

Harakiri

Sur Kickstarter jusqu'au 14 décembre.

Un premier projet d'un éditeur espagnol, blindé de plastique, à plus de 300€ le all-in…

Quelques voyants orange viennent de s'allumer rien qu'en enchaînant ces quelques mots.

*ans le genre qui fout la trouille : le prototype se révèle assez pauvre pour sa partie exploration. Pour rester gentil. Oui mais, c'est pas grave, dit l'éditeur : "pour le proto, on a fait un scénario avec une partie explo réduite" (je paraphrase). OK. Mais c'est pas un peu couillon alors que cette phase est supposée être au cœur du jeu ? Son principal intérêt ?

S'y ajoute une très grande légèreté avec le thème, le japon medfan se mélangeant par exemple au fantastique chinois. Ce qui n'est pas forcément grave si c'est assumé. L'impression est plutôt que c'est mis là, comme ça, sans vraiment plus y avoir réfléchi. En mode "on mange chinois ce midi ?"

J'ai donc clairement l'impression que nous sommes partis (enfin, vous; moi je suis parti dans l'autre direction^^) pour un projet laborieux. Au mieux... Disons qu'il reste encore beaucoup de développement. Au pire : l'exploration est naze et vous achetez des figurines.

Seule certitude (en plus de celle qu'il faut y aller seulement si on est du genre calme et pas allergique au risque) : allez-y vraiment si la partie combats tactiques (on peut éviter de parler de dungeon crawler) n'est pas ce qui vous intéresse le plus; si vous êtes plus #TeamExplo.

Sinon : le thème est sympathique, peu traité finalement. Le jeu semble relativement classique. Mais l'ensemble est bien trop ambitieux pour un premier projet, avec des extensions de partout, du matériel par kilos...

Et c'est bien dommage parce que le système "grande map centrale qu'on explore" en devant satisfaire différents objectifs qui vont modifier le cours des évènements selon qu'ils sont "réussis" ou pas, entrecoupés de combats sur plateaux à part, est très prometteur. Ce n'est certes pas le premier. Et encore moins le dernier.

Cela reste intéressant à suivre, peut-être en espérant que certaines informations viennent contrebalancer la mauvaise impression de fond.

Octopus's Garden. Nouvelle vieillerie d'il y a dix ans qui tente de se refaire un coup de neuf via le crowdfunding. Mais sans Deluxe ni rien qui le sorte du lot. Si ce n'est son aspect charmant, parfait pour un jeu familial.

Du coup, évidemment, il n'y a comme toujours que peu d'intérêt à soutenir la campagne : c'est en français, ce sera en boutique, ce ne sera pas plus onéreux. Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu'au 21 décembre. On en discute.

Spring And Autumn: Story Of China. On reprend le système du jeu de civ/4X de Hellenica: Story of Greece et on décline en une version annoncée "meilleure" sur fond de naissance de la Chine. Si j'étais méchant, je dirais bien que ce ne sera pas un exploit vu comment le précédent a souvent été accueilli par des qualificatifs peu glorieux : lent, plat, fade, ennuyeux…

Etonnamment, vu comment l'éditeur peinait sur Kickstarter, c'est peut-être un des rares qui gagne réellement à passer par Gamefound. Sur Gamefound jusqu'au 4 janvier. La page Gamefound.

Nine-Minutes Kingdom. Un jeu de draft avec constitution de tableau... qui mérite au moins d'être creusé. On est dans la famille des Kingdomino et équivalents. C'est pas coûteux, sans texte sur le matériel et la direction artistique fera fuir certains autant qu'elle séduira d'autres par son minimalisme. Sur Kickstarter jusqu'au 18 December. La page KS.

Voyages. Rory Muldoon et Matthew Dunstan (Elysium, Monumental, Chocolate Factory) se sont lancés dans un projet original : un éditeur de jeu spécialisé dans les jeux à imprimer (les Print and Play). Et ce n'est pas forcément une idée débile. Entre écologie et immédiateté, on est même terriblement dans l'air du moment.

Reste que, finalement, ce qui est proposé n'est jamais qu'un roll and write (un jeu à cocher si vraiment vous êtes anglophobe). Un de plus, dans un environnement qui en propose déjà (probablement) trop. Quelle est la finalité écologique à proposer un jeu comme il en existe déjà des centaines ? Fut-il numérique. Parce que, finalement, il faut bien l'imprimer chez soi pour y jouer.

Il faudra attendre d'autres projets pour savoir s'il s'agit de greenwashing (ou comment refourguer un énième roll and write en margeant dessus comme des gorets parce que c'est pas fabriqué donc ce serait écolo) ou d'une réelle volonté d'approcher l'édition autrement. Sur Kickstarter jusqu'au 12 décembre. On en discute.

Formula'21GP. Forcément, quand plusieurs éditeurs balancent en même temps leur jeu de course de F1, tous ne peuvent pas réussir. Sur Kickstarter jusqu'au 23 décembre. On en discute.

Ski Jumping. Financera pas. Peu importe, rien que pour la folie de la chose, je trouve cela terriblement inspirant. Sur Kickstarter jusqu'au 29 décembre. La page KS.


Au menu, cette semaine

Vous le sentez ce petit vent de décembre ? Kickstarter est aussi festif qu'une toundra balayée par un vent polaire. L'actualité de la semaine sera donc en hommage à Sergueï Zimov (hop! va chercher si tu ne sais pas, Internet n'a pas été inventé pour que tu passes ta vie et mater des chats).

Dès aujourd'hui, probablement sur une plateforme secondaire, Game Brewer (Gugong , Gentes, Stroganov, Hippocrates...) tentera de nous faire croire que The Palaces of Carrara est un jeu qui en a encore sous le couvercle. Dix ans plus tard, et alors que nombre d'exemplaires de l'original d'il y a dix ans ont fini honteusement dans les bacs à soldes. C'est du Kramer et Kiesling donc pas mauvais non plus (je noircis sciemment le portrait); ils ont fait bien mieux avant et bien mieux aussi ensuite.

Et puis on reste sur quelques campagnes de l'éditeur où les backers sont clairement laissés pour compte. A force de livrer ses financeurs bien après les boutiques, il faut bien s'attendre à quelques coups de bâton là où ça fait mal (le chiffre d'affaire).

On sera donc bien plus intéressé par le troisième volet de la série des Kilforth : Call of Kilforth. Qui est donc une suite, à la fois extension et jeu autonome des précédents Gloom of Kilforth et Shadows of Kilforth. On reprend nos bonnes habitudes dans cet univers de high fantasy profond et travaillé pour tenter de sauver (encore) le monde des sombres desseins des Anciens.

Une série qu'on a globalement adoré. Même si l'ambiance fut un poil plombée par des soucis relationnels (le premier titre fut traduit en français par Nuts Publishing mais l'éditeur US s'est révélé particulièrement pénible et les noix, brisées, on jeté l'éponge pour les suites et extensions). On peut donc être un excellent auteur, un bon éditeur et un foutu enc*** quand il s'agit de collaborer.

Ce sera donc tout en anglais seulement, encore une fois. Avec des reprints des précédents opus (et extensions). Et même si les fans s'en arracheront les cheveux de désaccord, ce sera encore essentiellement un jeu à pratiquer en solo (voire à deux mais au-delà, prévoyez des excitants pour tenir la nuit).

Et ce sera tout pour aujourd’hui. N’oubliez pas que backer, c’est bien. Jouer, c’est encore mieux.

Meilleurs commentaires

  1. Tient j’avais complètement loupé Mindbug, Merci ! … ou pas … enfin on se comprends … :rofl:

  2. C’est pas cher :wink:

  3. Avatar for geaby geaby says:

    Je m’etais dit Non!!

    Tu l’as pris @Thierry ?
    Un petit mini PG sur Nantes ? Ou tu fuis ce genre de démarche …

  4. Avatar for geaby geaby says:

    Done

  5. En effet, c’est bien pour ça qu’il a passé le filtre relativement facilement lol

  6. ça tombe bien j’avais complètement oublié que the Eden se terminait cette semaine

  7. Merci pour l’article, et même si j’étais déjà sur le départ, tu me convaincs de quitter complètement le bateau Hara-Kiri. J’étais juste complètement fan de la DA, mais je ne peux pas sortir un billet de 300€ juste pour des figs et des boîtes… :expressionless:

    Et puis, tu m’as surpris à être limité positif sur Borderlands, mais je suis d’accord avec toi.

  8. Avatar for gaki gaki says:

    A propos d’Harakiri, y a quoi, à part Heroquest 25th, comme projets espagnols moisis qui ont contribué à la méfiance générale ?

Poursuivez la discussion sur forum.cwowd.com

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