Troisième volet de la revue hebdo. Un dernier coup d'œil aux projets qui se terminent dans les jours (ou heures) à venir.
1ère partie : les projets débutant leur financement cette semaine (du 11 au 17 avril)
2è partie : les projets lancés la semaine passée.
Il nous reste donc à faire le tour des campagnes qui se terminent.
The Bad Karmas and the Curse of the Zodiac
Se termine le jeudi 14 avril à 19h.
On en discute. Sa campagne.
Jeu en français.
Je me demande si, un jour, quelqu’un aura la ‘killer app’ qui opérera la jonction entre jeu physique et jeu vidéo ?
Ce ne sera pas encore, en tout cas, pour cette fois. Un millier de souscripteurs, seulement...
La techno est excitante mais ne rend pas indispensable le jeu. S’il existait en jeu vidéo, qui se précipiterait pour claquer 40 € ? S’il s’agissait d’un jeu de plateau financé sur Kickstarter, iriez-vous dépenser 100 € ? C’est peu probable. Dans mon cas, c’est même certain. Alors pourquoi en dépenser 300 pour une techno pas encore aboutie ?
Et pourtant nous venons certainement de voir passer l'hybride intégrant le mieux jeu de plateau et numérique. Lorsqu’on déplace une figurine sur le plateau, Teburu le détecte. Il sait laquelle et de quelle façon. Quand vous lancez les dés, il sait que vous avez lancé les dés. Et il est aussi capable d’indiquer en permanence comment évolue la partie, il gère les mouvements des adversaires, l’état des objets et ressources.
En fait, Teburu dirige le jeu pour vous. Et ils ont déjà prévu d'autres jeux, comme The Vampire Mascarade ou Sword and Sorcery, un très intéressant dungeon crawler mais pénalisé par un micro-management trop lourd (ce qui en fait donc un candidat rêvé pour une assistance logicielle).
Proposer comme premier jeu un combat de boss se justifiait peut-être par une plus grande accessibilité. Une offre qui sera sans doute plus facile à vendre ensuite en boutique ou en ligne auprès d’un public plus... grand public. Pour les joueurs que nous sommes (avec toutes nos différences évidemment), la partie ludique de cette offre hybride manque terriblement d’intérêt.
On se revoit pour Sword & Sorcery ?
Encyclopedia
Se termine le jeudi 14 à 20h30.
On en discute. Sa campagne.
Jeu en français.
Du placement de dés pour cette “je ne sais plus combien”-ième déclinaison de leur précédent Museum.
Un peu plus gamer ? C’est ce qu’ils disent.
Comme beaucoup, j’ai personnellement perdu toute envie de faire des efforts pour des éditeurs qui ne respectent pas les joueurs qui financent la production de leurs titres. Aucun jeu n'est indispensable. Aucun éditeur non plus.
Les retards, on vit avec. Peu importe, le risque fait partie du deal. Mais on parle là de mois, d'années, à se faire balader d’excuse en excuse; et pour des projets sans réelle difficulté technique. Venir alors lancer une nouvelle campagne en promettant de la livrer sous six mois et réussir son record sur Kickstarter... ça touche au génie.
De toute façon, cette campagne n’apporte rien par rapport à ce qu’on trouvera en boutique. Un jour. Peut-être. Pour un meilleur tarif, peu importe la pseudo-extension “animaux légendaires” soi-disant offerte. On a bien assez entendu de contes de fées lors des campagnes précédentes de Holy Grail Games.
Si vraiment le thème “naturaliste” vous intéresse, je vous suggère de jeter un œil à Darwin’s Journey de ThunderGryph Games.
Nightmare Cathedral
Se termine le 14 à 23h59.
On en discute. Sa campagne.
Un résultat qui peut sembler assez décevant. Et, en même temps, totalement prévisible : l’œuvre de Zdzisław Beksiński n’a jamais eu pour but de fédérer mais bien de susciter des émotions.
Pour beaucoup, ce sera logiquement du rejet. Et même pour qui apprécie l’œuvre, l’idée de jouer dessus avec d’autres, qui risquent d’avoir des réactions négatives… à quoi bon si c’est pour ajouter de toute évidence une boîte de plus à la pile de la honte ? Ou à la Kallax d’exposition, ce serait dommage avec une si belle “couverture”...
Il aurait fallu beaucoup plus d’explication de texte, de démonstration de gameplay, pour faire sauter ces verrous. Ou simplement convaincre les indécis. En supposant que cela aurait pu faire une différence... Qu'il était possible de convaincre un autre public que les joueurs désireux d'ajouter cette étrange proposition, au style unique, à leur collection. En espérant que derrière l'objet il y ait un jeu de contrôle qui dérange plus par son art que par son gameplay.
Age of Rome - Ad Gloriam
Se termine le vendredi 15 à 16h.
On en discute. Sa campagne.
Le thème est vu, revu et archi usé. La plupart des jeux arborant ce thème disparaissent donc dans l’oubli plus vite qu’ils financent.
Mais celui-ci est à part, innovant dans ses mécaniques, dans leur enchaînement. Tout en étant un des plus complet (militaire, politique, architecture etc.) dans une durée condensée (60-90 minutes donc sans doute deux heures^^).
Pour nous, il manquera surtout une traduction. Avec environ 80 cartes comportant du texte, même si sommaire et "ludique", difficile de se satisfaire de la VO pour un jeu qu'on ne réservera pas qu'à un public très averti.
Mais à part cela, difficile de reprocher quoi que ce soit à ce projet. Même la Direction Artistique démontre un travail éditorial réfléchi et soigné. C'est frais, presque cartoon. Très clair. Détaillé mais lisible. Attirant. Et mettant parfaitement en valeur le plateau tournant, autorisant un joueur à poser ses ouvriers uniquement dans le quartier qui lui fait face. Encore plus original, la possibilité de manipuler sa rotation (à condition que les cartes d'événements ne se révèle pas trop aléatoires). Le meeple ne va pas au plateau, c'est le plateau qui vient à lui (ou l'évite).
Est-ce un bon jeu ? Ou juste un mélange de mécaniques hétéroclites qui interroge plus qu'il ne procure une forte expérience ? Je suis toujours circonspect devant une équipe inexpérimentée qui se lance dans l'équilibre d'un jeu aux scorings multiples.
Au tarif demandé, la curiosité pique un peu. Le risque, sur ce genre de titre qui peut perdre rapidement l'essentiel de sa valeur, n'est pas anecdotique. Tarif qui n'est pourtant pas absurde même si un peu dans la fourchette haute (le choix de tuiles en plexiglass n'aide surement pas; c'est beau mais un luxe qui se paie cher).
Mercurial
Se termine le mardi 19 à 15h57.
On en discute. Sa campagne.
Règles traduites (pdf).
Une déclinaison de Century avec une couche en plus. Ou plutôt un prolongement.
Si vous ne connaissez pas Century ou Century: Golem Edition / Édition Golem (le même jeu sous deux variations) : en gros, un Splendor enrichi dans lequel vous lancez des sorts (acquérir des cartes d’une rivière) qui se combinent pour accomplir des actes héroïques (objectifs, accumuler des points). Et vous devriez vite aller l’acheter ou appeler quelqu’un qui le possède pour y jouer ensemble.
Mercurial ajoute une phase d’allocation de dés de ressources (un peu de hasard en plus mais manipulable dans tous les sens, ça ne devrait pas avoir d’influence). Et une étape intermédiaire avant de scorer les objectifs qui ont aussi un effet modificateur ensuite (pour moi la partie la plus intéressante).
Qu’est-ce que cela apporte réellement ? Mon idée est que, si vous adorez Century, vous n’aimerez probablement pas ce jeu. Ou, en tout cas, n’y trouverez pas un remplaçant. La perspective d’un jeu plus profond, plus stratégique, est certes excitante. Mais c’est oublier que le succès des Century tient pour l’essentiel dans leur rythme rapide, nerveux.
Par contre, si vous trouviez Century “OK” mais un peu plat, fade, mécanique... Eh ! Pourquoi ne pas donner sa chance à celui-ci ? La surcouche dans la façon de marquer des points apporte une obligation à planifier qui a de bonnes chances de convaincre les joueurs qui demandent plus d’effort intellectuel. Il est tout aussi beau que les Century (voire plus beau encore, selon les goûts), ce qui n’est pas un mince exploit.
Quoi qu’il en soit, le jeu est solide mécaniquement. Beau. Sa Deluxe est anecdotique mais quasiment au même tarif que le jeu “normal”. Cher pour un jeu de cartes (deux fois le coût d'un Century) mais on a vu bien pire.
RagnaRok Star: The Mosh Pet Show
Se termine le mercredi 20 à 23h59.
On en discute. Sa campagne.
Jeu en français.
Petite campagne pour le financement d'une extension. Et je ne vais pas m'attarder plus, c'était le (presque) coup de cœur de Cwowd cette semaine, je vous en ai déjà dit tout plein de bien hier (mardi)
Si tu veux savoir pourquoi RagnaRok Star c'est bien, je t'invite à lire mon petit texte d'hier.
Si tu connais déjà et te questionne à propos de l'extension, elle ajoute essentiellement des personnages fabuleux issus de la mythologie nordique (huit et autant de clins d’œil aux légendes du rock) mais aussi de nouveaux contrats, certains bien foutraques, et un mode solo dont chacun jugera l'intérêt. Elle ajoute aussi possibilité de jouer désormais un tour de plus.
De même, une option propose un mode cinquième joueur. Le tout pour un coût qui reste raisonnable (moins de 25 € tout compris pour l'extension, moins de 40 € avec le 5è joueur).
UND1C1
L’éditeur avançait proposer le meilleur jeu de foot de tous les temps. Avec près de 2500 souscripteurs, c’est en tout cas un des mieux financés. Apparemment, “vous” seriez donc plutôt de son avis ? Je n’ai rien vu qui justifiât cette opinion mais je ne suis de toute évidence pas dans la cible. Et puis, soyons honnêtes : ce genre de jeu touche avant tout les amateurs de foot plus que de jeux. Et celui-ci semble tout de même bien touffu pour des "non initiés". Se termine le jeudi 14 avril à 14h55. On en discute.
Boss Dog
Autant de frais de port que de jeu… Un éditeur plus motivé pour refourguer des peluches que ses jeux. Se termine le jeudi 14 à 20h. Son financement.
ONUS! Traianus
Un très intéressant projet de wargame à figurines “antique” SANS figurines… qui n’aura guère motivé les joueurs de Cwowd. Ils auront même attendu les tous derniers jours pour lancer une discussion à propos de ce dernier projet de Draco Ideas. Un éditeur espagnol qui nous a pourtant déjà convaincu par le passé (2GM Tactics) mais, il est vrai, opérant plutôt dans la niche des amateurs de jeux historiques. Et ceux-ci se font rares en France (seulement 67 français sur les 1862 contributeurs actuels). Jeu en français. Se termine le 14 à 20h30. On en discute.
Race to the Rhine
Copié-collé d’hier : Sous des allures de wargame, un jeu de gestion de ressources, réseau, planification purement “eurogame” où les joueurs font la course pour amener leurs troupes en premier sur les bords du Rhin. Version revue et corrigée qui ajoute notamment des modes quatre joueurs et solo. Se termine le vendredi 15 à 21h. On en discute.
Village Pillage: Robbin` Hood expansion
Quatrième passage de Village Pillage sur Kickstarter. Et même si j’apprécie beaucoup ce jeu où tout le monde se tire dans les pattes en permanence, où ça se regarde en coin, c’est un plaisir que je n’arrive pas à partager. Vu les chiffres en baisse à chaque campagne, il n’y a pas que sur Cwowd qu’il est difficile de convaincre avec cette course à qui volera le plus de navets à ses voisins. Que voulez-vous que je vous dise ? Ah oui ! Une édition française, intégrant l’excellente première extension, est disponible en boutique (et chez Philibert) sous le titre : Village Pillage - A L'Abordage. Se termine le samedi 16 à 5h00. Son financement.
Et ce sera tout pour cette semaine. N'oubliez pas que backer c'est bien, jouer c'est mieux !
Effectivement rien de bien intéressant cette semaine, tout semble terne. A la limite Legacy of thracks, mais comme tu le dis Darkest Doom est plus convaincant dans le même style.
Salut Thierry et merci pour ta review,
je fais rarement cela mais s’il t’es possible de jeter un œil au projet Revolution France1820 proposé sur Ulule. Un projet original proposé par un passionné d’histoire (Laurent Rix) qui a l’air de tenir la route. Personnellement c’est ce type d’aventure que j’aime voir en financement participatif.
Pas facile pour ces artisans qui n’ont peut être pas les ressources pour communiquer autour de leur projet. Le lien Cwowd est ici :
Merci par avance et à bientôt,
Mention spéciale à Maglev Métro et son métro parisien bloqué par des grévistes.
Est-ce du second degré de leur part ou pas, telle est la question.