King’s Road : à la rencontre du Roi

King's Road - En situation

Grail Game revisite les chemins du pouvoir et les routes d’influence en rafraîchissant un nouveau jeu de Reiner Knizia. Ce dernier a de nouveau collaboré avec l’illustrateur Vincent Dutrait (Medici) pour transposer le jeu dans une dimension fantastique agrémentée de quelques retouches ludiques.

Sur la Route, toute la sainte journée !

Un jour, le Roi décida de visiter ses sujets. Aussi, le parcours à travers tout le pays fut-il institué et l’ordre des régions immuablement établi. A chaque visite, le Roi désignera un de ses vassaux pour gouverner en son nom.

Et le Roi pris la Route.

Dans tout le pays, c’est l’effervescence ! La noblesse s’affaire à placer au mieux les membres de sa maison pour qu’ils aient les faveurs du Roi. Ainsi, les Seigneurs peuvent-ils gagner du pouvoir en étendant leur influence sur plusieurs régions adjacentes, reliées par les routes commerciales.

Tandis que le Roi est en voyage, chaque Seigneur peut accomplir 3 actions parmi les 11 dont il dispose. Pour la plupart, cela consiste à placer un de ses représentants dans une région. A chaque étape, le Roi observe quelle maison est la plus représentée et anoblit un de ses membres.

Et le Roi poursuit sa Route…

King's Road - Plateau

Plateau

Gagner en influence…

King’s Road est en quelque sorte un jeu de placement d’ouvriers, de nobles devrais-je plutôt préciser ! Chaque joueur dispose de 11 cartes en main. A chaque tour, il en sélectionne trois qu’il place dans l’ordre désiré, faces cachées, devant lui. Les joueurs révèlent simultanément leurs cartes, une par une, et appliquent les effets. Huit des cartes représentent une région et permettent d’y placer un membre de sa maison pour qu’à l’étape du Roi les pions du joueur soit majoritaires. C’est à cette seule condition que le Souverain lui attribue la gouvernance. Le joueur gagne alors le nombre de points d’influence égal au numéro de l’étape de la région. A trois joueurs et plus, les joueurs suivants dans la majorité peuvent aussi gagner quelques points selon chaque région.

Et le Roi poursuit sa Route…

Il existe également trois cartes actions à conditions spécifiques : le Dragon pousse le Roi à avancer d’une région et à anoblir un membre dans les deux régions visitées. Le Magicien permet de choisir ses cartes après que les autres joueurs aient joué les leurs. Ces deux cartes sont ensuite défaussées. Le Chevalier, lui, duplique la dernière carte jouée pour doubler son effet et permettre de poser deux pions sur la même région ; puis il revient dans la main du joueur, comme les cartes régions.

Une fois que le Roi a visité les huit régions, il retourne à la première et ainsi de suite. Si la majorité des maisons a changé, il anoblit un membre du nouveau joueur majoritaire.

Et le Roi poursuit sa Route…

Le jeu s’arrête quand un joueur comptabilise 40 points d’influence. Un dernier tour d’attribution de points est effectué en comptant les nobles de sa maison dans les régions autres que celle de l’étape du Roi. Le joueur gagnant est celui qui a accumulé le plus de points d’influence, gagné par l’attribution des régions plus un point par région adjacente contrôlée.

King's Road - cartes

Bien plus qu’une visite de courtoisie.

A l’instar du Roi, Grail Games revisite un agréable jeu de majorité/influence conçu par Reiner Knizia, initialement nommé Imperium. Il prolonge la collaboration établie entre l’auteur et l’illustrateur Vincent Dutrait qui avait abouti à la renaissance du jeu Medici et à sa déclinaison en jeu de carte, Médici, The Card Game. Une fois encore, ensemble, ils font plus que de rafraîchir le jeu. Ils le transposent dans un royaume médiéval fantastique en remaniant quelque peu l’ordre des régions et leurs liaisons d’influence. Deux points de règles viennent s’ajouter pour ceux qui le souhaitent :

  • un noble établi est conservé, ce qui a son importance lors du calcul de majorité ;
  • le décompte final des régions autres que celle de l’étape du Roi pour les derniers points d’influence.

Morne est la campagne à parcourir…

King's Road - carte Dragon

King’s Road bénéficie d’une courte campagne sur Kickstarter et s’appuie sur la fan base établie avec les précédents jeux. Chez Grail Games, la campagne va à l’essentiel avec juste ce qu’il faut de Stretch Goals pour tenir une dynamique de financement. Ceux-ci sont essentiellement cosmétiques et améliorent le confort du jeu. Le financement a été rapidement atteint, le reste est du bonus pour l’éditeur. La méthode relève, en fait, plus de la précommande. Ainsi en était-il pour les jeux Medici.

En add-on, seul Medici TCG est disponible à l’international et sera livré en mai. C’est une manière de prolonger la campagne KS de ce jeu. Grail Games n’hésite pas d’ailleurs à lier les deux projets puisque les souscripteurs de Medici TCG bénéficient d’une réduction notable en contribuant à King’s Road, faisant passer son tarif de 25€ à 19€ fdpin.

Du coup, la campagne est monotone avec un petit financement quotidien qui la fait cheminer bien lentement. La réduction accordée aux souscripteurs de Medici TCG serait-elle un frein pour les autres au point de masquer l’intérêt de l’offre ?

Le Roi poursuit sa route… mais doit bien s’ennuyer !

Un voyage à la carte ?

Le jeu lui-même est fort intéressant et promet des parties de 30 minutes environ, rythmées par la résolution des majorités. Il est tactique et propose de nombreux choix cornéliens aux joueurs pour faire et défaire les routes d’influence vers la victoire. Outre la plage de prix tout de même raisonnable, et incluant les frais de port, les autres avantages de King’s Road sont que les cartes sont sans texte et que la version française, comme la livraison, seront elles aussi, assurées par Pixie Games.

King’s Road ne manque pas d’arguments. Il est superbement illustré et bénéficie d’une mécanique de jeu facile à comprendre, agréable à jouer, et qui offre une rejouabilité plus qu’intéressante pour 2 à 5 joueurs.

Si la Route du Roi ne s’attaque pas vraiment à l’hégémonie actuelle de l’Empire du Soleil Levant et de son impératrice Simone ; si, au passage, il ne sauve pas l’autre monstre du moment qu’est le Village et ses incessantes attaques, King’s Road offre une alternative ludique différente et bienvenue, à la fois légère et profonde. [NDLR : et le tarif n'est pas non plus le même, les bons petits jeux pas chers sont finalement assez rares sur Kickstarter, profitons-en]

King’s Road n’est pas de ces jeux souverains mais il n’est pas besoin d’être Roi pour suivre son chemin.

 

Merci à Thierry pour avoir le temps d’expliquer le jeu sur le forum, ce qui m’a permis de proposer le présent sujet.

 


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