Il ne suffit pas d'avoir une bonne réputation et une fanbase solide pour réussir un gros coup sur Kickstarter. La preuve avec ce projet de Daily Magic qui peine à dépasser son financement.
Sailing Toward Osiris est un jeu léger-moyen de pose d'ouvriers avec peu de ressources. L'objectif est de récolter ces ressources et de les transformer pour construire des monuments à la gloire du Pharaon défunt. Le jeu se déroule en suivant le Nil, le bateau avançant d'une zone à chaque tour, permettant d'accéder à de nouveaux emplacements pour les ouvriers. Il n'est en effet possible d’utiliser que les emplacements de la zone en cours ou des zones traversées auparavant. Mais n'allez pas imaginer que les choix se multiplient d'autant : les monuments qu'on offre au Pharaon occupent des emplacements d'ouvriers. Peu à peu, le Nil va donc se couvrir de monuments et les choix diminuer.
Le thème n'a rien de très original mais il est plutôt bien rendu; d'autant que, dans le genre, on a connu d'excellents jeux bien plus "plaqués". Les mécaniques sont accessibles et logiques. La raréfaction des possibilités entraînée par la multiplication des monuments est intéressante. Même s'il nous est impossible de juger réellement la partie négociation obligée par la raréfaction des ressources. C'est aussi graphiquement plutôt réussi.
Et, pourtant, la campagne ne fonctionne pas. Toute la faute en revient, à notre avis, à la stratégie décidée par Daily Magic depuis un an. Eux qu'on portait aux nues ont pris le parti de favoriser les boutiques et, donc, de proposer leurs jeux au même tarif sur Kickstarter. Ajoutez-y les frais de port et vous voici avec un jeu léger-moyen à plus de $60. Quasiment le même tarif que Brass qui vient de s'achever et bien plus onéreux que Clans of Caledonia qui devrait être moins "risqué".
Difficile, dans ces conditions, de réellement se passionner pour le jeu. C'est trop cher et c'est tout. Il va être urgent que Daily Magic revoit sa stratégie : chaque projet à quelques centaines de backers écorche la belle image que l'éditeur s'était construite avec la trilogie Valeria. Ne réunir que 500-600 soutiens pour un jeu de ce type est clairement un échec. Et bonne chance pour ensuite créer une dynamique en boutique puisque tel est, désormais, leur objectif.
On passe, sans aucun regret. Et on verra ce que donne la version française PixieGames en boutique, mais sans grande illusion.