Petit calme sur Kickstarter, on en profite pour apprécier quelques projets plus modestes. On en oublierait parfois que les jeux ne débordent pas tous de figurines en plastique par douzaines, de carton triple épaisseur à traitement UV et de campagnes se chiffrant en centaines d'heures de jeu.
Même sur Kickstarter, la plupart des jeux tiennent dans une boîte. Qui tient dans une Kallax. La démonstration avec sept projets qui ont démarré entre le 1er et le 8 novembre.
Le projet de la semaine (d'après vous)
Semaine sans. Cela arrive. Rarement; mais cela arrive. Pour beaucoup, ce fut surtout une semaine pour souffler. Laisser aussi le compte bancaire respirer.
Quelques nouvelles campagnes ne manquent pourtant pas d'intérêt. Loin des KS à paillettes, plutôt des projets qui vous attendent au lieu de venir vous chercher.
Les autres sorties de la semaine
P'achakuna
Sur Kickstarter jusqu'au 2 décembre.
La page KS. On en discute.
Jeu sans texte. VF en pdf.
Le lama sera-t-il l'animal tendance du monde de demain d'avant ? C'est en tout cas le pari de l'éditeur suisse Treecer qu'on avait découvert il y a deux ans avec son premier projet, Darwin's Choice.
Et je ne vais pas trop vous parler du jeu. En gros, c'est de l'abstrait où vous allez déplacer des lamas de façon à optimiser les transports de marchandises entre différents villages des Andes. Deux types de lamas sont disponibles : les noirs qui se déplacent seulement en altitude et les blancs qui se réservent les vallées.
Le jeu repose sur des tuiles, à moitié montagne à moitié vallée. Chaque joueur, à son tour, peut faire tourner une tuile. En essayant de créer un chemin de montagnes ou de vallées qui relie deux villages; ce qui permet de lui livrer les ressources demandées pour le scorer. Evidemment, chaque rotation de tuile modifie le parcours des deux joueurs.
En simplifié. On est donc sur du pur abstrait. Mais si la réalisation est à la hauteur, ces tuiles en 3D (en fait : double couche sur la moitié des tuiles) devraient donner un effet visuel intéressant. Avec les petites touches de fantaisie que constituent les lamas, le résultat pourrait être très attractif.
Ce qui nous amène à la fabrication. Car c'est LE point différenciant de l'éditeur. Depuis le début, celui-ci a en effet adopté une démarche exemplaire : imprimé en Europe (Allemagne), recyclé, totalement neutre en carbone etc.
On passera sur les sacs de pioche et peluches de lamas (en option) fabriqués en Bolivie qui sont là pour soutenir des actions locales. Si le cœur vous en dit. Mais, dans l'ensemble, on peut difficilement les soupçonner de greenwashing. La démarche semble sincère. Et se traduit en faits.
Et si tout cela vous passe au-dessus, on a là un jeu intéressant. Qui, visuellement, devrait faire le taffe. Et basé sur une mécanique de rotation de tuiles assez originale. Ce n'est pas très bon marché (50€ fdpin) mais c'est le prix à payer pour ne pas aller imprimer à 8000 km ce qui peut l'être dix ou vingt fois plus près.
Atlantis Rising: Monstrosities
Sur Kickstarter jusqu'au 21 novembre.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
Oui! Une version française d'Atlantis Rising; enfin! Et c'est à l'inévitable Lucky Duck Games qu'on le doit.
Au passage, cela inclut la nouvelle extension Monstrosities. Mais rien n'est prévu pour celui qui dispose déjà du jeu, en anglais donc. Ce qui rend la pilule passablement amère pour ceux qui avaient soutenu Elf Creek Games dans sa tentative de sauver Atlantis Rising.
A sa sortie, le titre s'était en effet fait remarquer avec son approche originale de jeu de pose d'ouvriers coopératif sur un plateau qui va en rétrécissant au fur et à mesure que l'Atlantide s'enfonce sous les eaux.t Hélas, la première édition pêchait sur de nombreux points.
Arrive Elf Creek qui a retravaillé le jeu en fond comme en forme (on remercie une fois de plus Vincernt Dutrait). Et a parfaitement réussi son coup : le jeu est bien moins dépendant du hasard, plus riche en tension et encore plus immersif.
Avant de vous emballer... Atlantis Rising repose sur la gestion de prise de risque. Chaque emplacement d'ouvrier dispose d'un ratio gain/risque qui va en décroissant des extrémités de l'île (plus facile/rentables mais plus vite immergées) au centre (tout l'inverse).
Certains risquent donc d'avoir l'impression d'un jeu hasardeux (ce qui n'est pas le cas, on peut facilement modifier ses lancers de dés). D'autres, au contraire, seront refroidis par l'aspect "calcul d'espérance" qu'on réalise en permanence.
Mais, avec le bon groupe, quand cela marche bien, l'effet, l'immersion, l'histoire que nous raconte Atlantis Rising fonctionnent à merveille. En particulier à quatre joueurs quand se mêlent les différentes réactions individuelles à la gestion du risque.
Dernière bonne nouvelle : si la version Deluxe est impressionnante, celle de base est déjà bluffante. Largement suffisante.
Star Scrappers: Orbital
Sur Kickstarter jusqu'au 21 novembre.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
Par l'auteur de Terraforming Mars.
J'ai toujours envie de sourire quand un éditeur met ce genre d'information en avant. OK, il a quoi de bien ce jeu ? "Ben, c'est par l'auteur de ..."
Il n'est en aucun cas la suite de Terraforming Mars. Cet éditeur, Hexy Studio, a au moins une idée de ce à quoi peut ressembler un beau jeu (je suis d'humeur taquine aujourd'hui).
Il a aussi une bonne idée de combien cela peut se valoriser. Genre en proposant un pledge avec 25 standees en plexiglass imprimé (ou, comme ils le vendent, du "organic glass"... LOL) pour une vingtaine d'euros en plus. En exclusivité Kickstarter, bien sûr.
Mais est-ce un bon jeu ? En son cœur, vous allez devoir construire une station spatiale (futuriste) en assemblant différents modules (cartes) reliés entre eux par des connexions. Puis y déplacer vos meeples pour activer les modules qui vous intéressent.
Ou réparer ceux qui sont endommagés; et donc inutilisables. Parce que le jeu inclut de l'interaction directe, avec possibilité de casser la station du voisin. Mais rien de dramatique, donc; juste du temps perdu à réparer.
Dans le doute, la campagne n'a pas grand chose à offrir à ses backers. Vu que le jeu sera distribué par ABI Games, vous devriez facilement le trouver en boutique. Les standees en acrylique (pardon : organic glass...) sont très évitables. Et les six cartes de la micro-extension ne pèsent pas bien lourd.
Tales of a Dungeon. Un petit projet français, genre explo de donjon à base de cartes. De bonnes idées, comme ces "paysages" qui se dessinent peu à peu en ajoutant de nouvelles cartes. Mais c'est tout de même très léger en gameplay et les illustrations laissaient peu de chances de financer sur Kickstarter.
Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu'au 23 novembre. On en discute.
Vabanque. Igiari (Onitama, Intrigue, Overseers...) était déjà passé il y a deux ans sur Kickstarter pour une très belle édition de Art of War. Mais, avec seulement 160 souscripteurs, ils n'ont pas eu vraiment le temps d'apprendre les ficelles du coin.
Entre une offre peu intéressante pour le backer et un jeu certes sympathique en groupe (je me souviens d'y avoir joué avec plaisir il y a... tousse! tousse! ...presque 20 ans) mais... il y a vingt ans, quoi (oh merde, faut que je cesse d'écrire ça, moi).
Bref, on se dirige droit vers un reboot. En espérant que, cette fois, ils reviennent avec une proposition un peu plus sexy.
Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu'au 3 décembre. On en discute.
Bivouac. Ce reboot a peiné à franchir les 50% de son financement ($15k), autant dire que ce n'est pas gagné. Ni aidé par la Direction Artistique (ou son absence). Et pas non plus une bonne affaire (loin de là^^). Sur Kickstarter jusqu'au 6 décembre. On en discute.
Virus War. Il faut aimer les take that (dans ta gueule) et le style flashy. Pas vraiment le genre des habitués de cwowd. Mais si c'est le vôtre, de cas, le projet mérite un coup d'œil. Dommage que le pledge incluant des standees en acrylique soit aussi inabordable (ils n'ont même pas pensé à les vendre comme de l'organic glass...^^). Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu'au 6 décembre. On en discute.
Pour les projets qui se terminent et ceux annoncés cette semaine, c'est par là :
Mes condoléances pour ta condamnation à soutenir les Falcons cette année, @Thierry (même si hier, ils ont réussi à ne pas perdre dans les dernières secondes comme ils nous ont habitués depuis le début de la saison )
c’était ça ou me farcir les Hawks en NBA. Je dirais que je m’en sors très très bien
le tatanage de vilain fait augmenter la note en cette fin de campagne, mais vu cette dite campagne, du visuel, des avis du gameplay, de ce Defenders of the Realm que je n’ai jamais pu tester, du coop peu présent dans ma jeune ludothèque …
Je me suis énormément raisonner ces dernières semaines, mais çà titille…çà titille…