Beaucoup de sorties la semaine passée. Beaucoup de choses intéressantes même si aucun blockbuster pour nous simplifier la vie.
Le projet de la semaine (d'après vous)
Endless Winter
Sur Kickstarter jusqu'au 17 novembre.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
Avec l'arrivée de Matagot dans l'univers du participatif, on découvre de nouvelles pratiques. Comme ce jeu que Matagot traduit mais annonce ne pas avoir prévu de distribuer en boutique.
Il ne s'agit donc pas d'un "now or never" définitif. Mais ça incite tout de même à ne pas patienter. Donc : vous le voulez ou pas ?
Pour résumer, Endless Winter est un mix de placement d'ouvriers (trois chacun dont un "chef") et de (simili) deck-building. Dans le pur style actuel, joué chacun dans son coin (quasiment) sur un nombre de tours très court (4, en l'occurrence). Mais cette douzaine (pile poil) d'ouvriers posés vont permettre de gagner de nouvelles cartes (ou d'augmenter leurs effets) qui peuvent à leur tour améliorer la puissance des "ouvriers". Etc.
On est donc dans ces jeux qui vont monter rapidement en puissance. Ce qui ne surprend pas quand on s'intéresse au pédigrée de ses géniteurs : Drake Villareal (Merchants Cove), Stan Kordonskiy (Dice Hospital, Rurik: Dawn of Kiev) et Jonny Pac (Coloma, Sierra West, Pour une poignée de meeples et Merchants Cove).
Le tout mis en scène par TheMico qu'on ne présente plus. Et si vous êtes du genre "overdose de Mico", les illustrations du monsieur fonctionnent merveilleusement bien dans ce jeu au fond général glacial (blanc/bleu). Et réchauffent heureusement l'ensemble.
Dans le négatif, on regrette d'en savoir finalement peu sur les extensions. Et encore plus leur utilité/nécessité (OK, c'est souvent le cas; là, c'est le flou total).
Dommage aussi d'avoir cédé à la tendance actuelle à la multiplication des plateau de score/influence. Avec les tuiles de territoire à côté, le plateau central pour les ouvriers et les plateaux individuels, ça fait vite un sacré bordel. Mais cela permet aussi de vite s'y retrouver, avec les nombreuses pistes de scoring bien différenciées. Si vous aimez les jeux bien rangés, avec tout sur un plateau, passez votre chemin.
Sinon, il n'y a guère de raisons pour passer à côté. Si ce n'est le cruel dilemme entre pledge de base (qui parait cher en comparaison) et deluxe incluant deux extensions (donc cher mais, eh! avec deux extensions en plus).
Les autres sorties de la semaine
Shogun no Katana
Sur Kickstarter jusqu'au 19 novembre.
La page KS. On en discute.
Jeu en français.
C'est la semaine des jeux pour gestionnaires. Et dans cet univers, ceux porteurs d'un thème asiatique semblent toujours les attirer beaucoup (les gestionnaires).
Celui-ci nous emmène au Japon, féodal bien sûr, où vous incarnerez un forgeron; digne descendant d'une tradition millénaire.
Et ambitieux : rien ne saurait vous satisfaire plus que de forger l'épée du Shogun. Voila pour le cadre. Pour la pratique, des ressources (qui vont notamment servir à fabriquer les katanas), des ouvriers (des pions-figs, quatre au départ) et des tuiles (double épaisseur pour les "contrats" katanas). Et le tout sur quatre tours comme cela est devenu/devient la norme.
Si l'aspect semble très classique (mais très joliment réalisé -et qualitatif!), les amateurs de jeux bien pointus apprécieront certaines possibilités supplémentaires d'optimisation : envoyer un membre de sa famille au Palais permettra par exemple d'activer tous ceux envoyés précédemment.
Le cœur du jeu est toutefois la forge, le plateau individuel de chaque joueur (une grille de 4x4). Chaque épée nécessite cinq ressources (bois-bois-cuir-acier-bois par exemple) disponibles sur les différentes lignes de la forge. Pour compléter le "contrat", on déplacera donc la tuile-katana sur la ligne-ressource correspondante. Tout en avançant peu à peu vers la droite au fur et à mesure que le contrat se remplit.
Pour faire bien chauffer vos neurones, l'auteur a imaginé une activation de la forge par ligne ou colonne. L'ouvrier que vous y envoyez va donc permettre d'avancer en une fois toutes les épées de cette ligne/colonne. Mais attention : chaque "case" ne peut être occupée que par une épée, la moindre petite erreur dans l'organisation peut avoir de lourdes conséquences.
Vous pouvez en plus ajouter des bonus sur une ligne ou colonne (touchés chaque fois qu'une épée sera terminée sur cette ligne ou colonne -de base, celles-ci rapportent de l'argent, en quantité variable).
L'exercice d'optimisation imposé par la forge donne envie. Pour certains, comme moi plus habitué à des jeux légers, cela tournera au cauchemar avec les épées en construction qui se multiplient. Pour l'amateur d'euros complexes, j'imagine sans mal que jongler avec cinq ou six lames avec une optimisation experte tournera au jubilatoire.
Complexe. Excitant. Original. Superbe. Et pas trop onéreux. Même si on peu s'attendre à retrouver le jeu en boutique à des conditions équivalentes (meilleures ?). L'option Deluxe est ce qu'elle est, le surcoût n'a rien d'absurde pour 89 pièces en métal.
Sons of Faeriell
Sur Kickstarter jusqu'au 20 novembre.
La page KS. On en discute.
Ce projet aura joué à l'ascenseur émotionnel avec nos petits cœurs de passionnés. La photo de la boîte : hype à mort ! La révélation de la page KS : WTF??? Et, finalement, après un gros travail de remise en forme : oui mais.
Tabula Games commence à afficher un joli palmarès : Mysthea, Barbarians: the Invasion, Volfyirion...
Pas des titres qui ont explosé. Ni des jeux qui ont convaincu "la masse". Mais tous ont trouvé leur public. Et, pour ceux-là, ce sont des boîtes qui occupent une place bien en évidence dans leur collection.
Ils nous proposent cette fois un jeu compétitif mais avec un twist qu'ils qualifient de semi-coop mais qui tient plutôt de la "potentielle traîtrise". Chacun essaie d'être celui qui aidera le plus/mieux les "Gardiens" à maintenir l'harmonie des lieux. Dans le grand but commun (semi-coop donc) : éviter que "la Corruption" (hou! ça fait peur!) l'emporte…
A moins qu'un joueur décide de changer de camp et de rejoindre la Corruption. Auquel cas, c'est lui qui l'emporte. Traître ! Pourri !
Ce genre de victoire alternative ne sera pas du goût de tout le monde. Et on peut s'étonner de voir cette mécanique implémentée dans un jeu à l'ambiance très "naturel", limite Studio Ghibli.
Un style d'ailleurs très trompeur : on est très loin, comme avec toutes les créations de Tabula Games, d'un jeu familial et accessible. Comme leurs précédents, c'est du costaud et ça fera chauffer les neurones. Parfois au prix de trop de mécaniques pour certains.
Escape the Dark Sector - Expand the Universe. Après trois campagnes qu'on avait prudemment évitées sur cwowd, les membres ont craqué cette semaine. Et me voila donc contraint de vous dire du bien de ce jeu qui est pour moi une souffrance. Horrible. A vomir.
Courage !
Vous êtes prisonniers d'une base spatiale. Et devez vous en échapper en dégommant tout ce qui se présente. Le tout en noir et blanc. Et dans un style graphique... hérité des livres de JDR des années 80 (c'était mon maximum de positivation possible). Du porte-monstre-loot en cartes.
C’est en anglais et intensif sur le texte, donc excellente maîtrise nécessaire. D'autant plus que le jeu ne prendra réellement de l'intérêt que si les joueurs commencent à roleplay. Car au niveau choix/stratégie, c'est du niveau d'un LDVELH.
Sur Kickstarter jusqu'au 1er décembre. On en discute.
Feed the Kraken. Un des enfants de Secret Hitler. Ni le premier (je pense notamment à Patriots and Redcoats) ni, certainement, le dernier. Feed the Kraken en reprend la mécanique en ajoutant une troisième faction qui peut contaminer les autres joueurs. Et des ressources pour appuyer certains votes qui seront sujet à autant de débats/accusations.
Meilleur ? C'est loin d'être évident : ce genre de jeu fonctionne d'autant mieux que les mécaniques sont simples. Ce qui fait la force de Secret Hitler, capable de convertir des joueurs (et non joueurs) pourtant peu attirés par le thème (euphémisme).
En tout cas, le jeu est bien vendu sur la page KS avec des vidéos de partie qui donnent envie. Impossible de dire à l'avance la part de vérité; avec ce genre de jeu, tout est fonction du groupe.
Et c'est là que l'obstacle n°1 pointe son méchant museau : le jeu est en anglais (ou allemand) avec du texte sur le matériel. Quasiment impossible d'en profiter à fond, jusqu'à 11 joueurs (et le plus toujours le meilleur). Il faudra donc bricoler son jeu.
Sur Kickstarter jusqu'au 18 novembre. On en discute.
Dire Alliance: Horror. Les frères Sadler (Blacklist games) ont découvert que les joueurs aiment les figurines. Et sont même prêts à payer rien que pour cela. Autant s'y faire, cette stratégie fonctionne (pour eux) et si cela leur apporte régulièrement du cash en plus, tout en satisfaisant des amateurs, tout est pour le mieux.
Reste qu'il est bien étrange de scroller encore et encore sur un déballage de renders pour finalement atterrir sur un deck-building jouable à deux en compétitif (mode principal, recommandé) ou à 1-4 en coop.
On a une bonne idée de ce que vaut le mode deux joueurs (compétitif, donc) puisqu'il est dérivé de la série Undaunted (thématique militaire). Pouce levé. Pour le coop, c'est le grand flou mais les Sadlers sont des spécialistes du genre.
Même sans figurines, ça reste onéreux. Et trop verbeux pour la plupart en absence de VF.
Sur Kickstarter jusqu'au 17 novembre. On en discute.
Neo-Morphosis: Infestation. Encore un coop SF où on affronte des aliens tentaculaires ? Oui; mais... Celui-ci ne manque pas de style. Présente quelques bonnes idées (ou en tout cas intéressantes, comme le système de crafting avec des icones de connexion sur le côté des cartes). Et est proposé en français; ce qui est toujours un argument poids lourd.
C'est signé Dark Gate Games, qui avait plutôt réussi son premier jeu, Vampire Hunters, et livre actuellement son second, Dark Rituals avec déjà de premiers échos très favorables (soit en réel, soit sur Tabletop Simulator).
Ces gens savent faire du jeu d'ambiance (pas ceux qui se jouent en quinze minutes, les autres). Et ne sont pas manchots pour les pitous en plastique (même si pas forcément au niveau collector : ça fait le taffe; et bien).
Ce n'est pas non plus super novateur. On est dans un remake de Aliens sans licence, à la limite de l'avoué. Les figs "alien à tentacules" sont vues et déjà revues. Etc.
Reste la mécanique de recherche des faiblesses de l'adversaire, à base de diagrammes qu'on modifie à chaque tour. Celle-là, pour le coup, est vraiment originale. Vraiment intéressante ou de l'ordre du gadget ? L'avenir le dira.
Jeu en français. Sur Kickstarter jusqu'au 19 novembre. On en discute.
Core Space: First Born. Un nouveau standalone pour Core Space, un jeu d’escarmouche qui semble bien fonctionner. Avantage : c'est conçu par Battle Systems, un des spécialistes du décor en carton (et ça se voit). Ce standalone est jouable en campagne en solo ou à deux (coop). Ou combiné avec le reste de la gamme.
Sur Kickstarter jusqu'au 20 novembre. On en discute.
Yedo Deluxe Master Set. Dommage que cette édition ne soit pas proposée en français vu qu'elle corrige certains défauts de l'édition originale (qui, elle, avait été traduite). Si vous aimez le thème, les jeux assez touffus et n'êtes pas gênés par l'anglais, cette deluxe devrait occuper une jolie place dans votre ludothèque.
Sur Kickstarter jusqu'au 6 novembre. On en discute.
Sakura Arms. Là aussi, l'absence de VF n'aide pas. De même que le tarif qui atteint la fatidique barre des 100... avant taxes (en sus). Difficile à justifier pour un petit jeu de cartes d'affrontement. Même s'il est intéressant. Même s'il est connu (n'existait qu'en japonais auparavant).
A ce tarif, et chez le même éditeur (Level 99), pourquoi ne pas plutôt prendre BattleCON. A moins de vraiment vouloir un jeu jouable en moins de trente minutes...
Sur Kickstarter jusqu'au 20 novembre. On en discute.
Pour les projets qui se terminent et ceux annoncés cette semaine, c'est par là :
Rien pour cette semaine, ayant été plutôt déçu par les 2 jeux qui m’intéressaient a priori : Sakura Arms et Dire Alliance.
J’aurais bien choisi Feed the Kraken, mais que c’est pas donné pour un jeu de ce style…
Autres, avec shadow network
Escape the dark sector viendrait pas loin derrière, comme coup de coeur.
Feed the Kraken pour moi…
Surtout pour qu’on discute un peu de ce que peut apporter/enlever à la mécanique simple de Secret Hitler les ajouts effectués: ça va le rendre meilleur ou moins bon?
Rien cette semaine, s’en est presque reposant
Rien pour moi, j’ai un gros coup de flemme.
Pour donner des idées au patron, je vote un projet pour que son style d’écriture inimitable, comme le soulignerait @neverkinder , parle de choses…qui me parlent.
Haaaaaaaaaaaaaaaaahaaaaaa vous savez pas sur quoi j’ai voté hein?
Indice :
moi, ce qui me surprend cette semaine, et m’emmerde un peu car j’ai écrit une page dessus, c’est le 1% de Neo-Morphosis. Je l’attendais bien plus haut…
çà n’empeche rien , c’est vous le Patron.
C’est juste un vote pour faire plaisir au petit peuple cwowdien, on le sait, on a aucun pouvoir à part celui d’embêter le monde
Moi chui passé à travers du Neo-Morphosis qui fait pas trop parler on dirait… enfin mon impression… L’article, chui archi pour… à part si c’est un article ultra motivé qui me pousse à mettre 100 balles
Moi c’est Chroniques of waral mon coup de coeur, donc j’ai voté autre.