Les plus anciens se souviendront sans doute de Full Throttle, un jeu vidéo des années 90 dans lequel les bikers réglaient leurs différents sur l’asphalte et le bitume; là où tout était permis (ou presque). Et bien nous voici en quelque sorte replongés dans cet univers avec The Devil's Run: Hell's Highway, un jeu de plateau actuellement sur Kickstrater.
Si vous avez l’impression d’avoir déjà entendu parler du jeu, cela est tout à fait normal. The Devil's Run: Hell's Highway est une extension, jouable en standalone, au jeu The Devil’s Run Route 666. Le projet avait fait l’objet d’un premier financement KS en mai 2015. La livraison du premier titre à peine terminée, Word Forge Games repart pour un tour avec Hell's Highway. Si on est un peu surpris de voir déjà débarquer ce nouveau projet, c’est que l’éditeur nous annonce un jeu bien rodé pour lequel il lance donc le financement de cette première extension/standalone. Mais comment un jeu peut-il être bien rodé alors qu’il vient d’être livré aux backers ? N’aurait-il pas été plus sage d’attendre les premiers retours (qui d’ailleurs ne sont pas unanimes) ? On vous laisse seuls juges…
La boîte de base.
La p’tite histoire
L’Amérique Post-Apocalyptique du monde de Devil’s Run est une terre dévastée où l’homme est un loup pour l’homme, où seul le plus fort survit. Toutes les grandes villes ont été rayées de la carte à l’exception de San Francisco; le dernier bastion de la civilisation. La Law Haulage Company détient le Nord de la ville et lance des convois vers la baie afin de récupérer et raffiner du carburant. Ils sont assiégés par les Purple Caussairs, un gang de coupe-gorge et de mécréants… Rrrrrrrrrh Zzz Zzz (NdA : Désolé, je me suis assoupi en lisant le pitch). Bon, honnêtement on a envie de vous susurrer à l’oreille que le projet ne vend pas du rêve parce que la thématique du post-apocalyptique a déjà été vue et revue, pour ne pas dire totalement utilisée à outrance dans le secteur ludique. Mais si c’est votre « truc », alors ce projet est peut-être fait pour vous.
Comment tracer ta route ?
Une petite partie "en cours".
The Devil’s Run : Hell’s Highway utilise les même règles et mécaniques que Route 666, mais avec de nouveaux récits et missions. Le jeu est en effet composé de missions pour lesquelles vous et votre gang devrez traverser les restes de l’Amérique pour récupérer des largages aériens et les richesses qu’ils contiennent à l’aide de vos véhicules (des figurines dans le jeu). Chaque gang fera tout son possible pour atteindre les denrées en premier. Le jeu utilise une mécanique de plateau roulant utilisant 3 tuiles de route, qui peuvent être combinées dans n’importe quel sens. A une heure la partie, n’espérez pas trop « tailler » la route, ça risque d’être long, très long !
A votre tour de jeu, vous activez un véhicule et vous le déplacez avec un joli petit dé. Vous pourrez alors effectuer des tests d’armure, esquiver l’attaque d’un adversaire, tirer sur un adversaire avec vos armes primaires ou secondaires, améliorer votre véhicule ou activer une compétence spéciale. Pour chaque véhicule, un arc de tir est disponible. En résumé, c’est un gros tableau, genre 90 cases avec des +1, +2, +3, -2, -4, -6 etc… applicable sur la position de votre véhicule. Pour l’activation des véhicules, la règle nous demande de nous référer à un « diagramme » résumant les différentes phases. Le jeu comporte également plusieurs types de personnages ; pilote, motard ou passager qui pourront utiliser leur véhicule pour effectuer entre-autre des collisions et autres éperonnages. Mais attention à ce que votre engin ne devienne pas une épave ! En outre, il faudra composer avec les particularités de la route qui comporte des cases broussailles, débris et autres objets infranchissables. Le premier arrivé à destination gagne la partie !
Cramponnez-vous au siège!
Si à première vue le jeu semble assez intéressant, on se retrouve vite confronté à des mécaniques austères; même si la règle nous rappelle bien que le principal est de s’amuser. Utiliser des grilles et des diagrammes, ce n’est franchement pas ce qu’il y a de plus passionnant. Et puis, quand on nous parle d’un système de défilement des tuiles route, on s’attend aussi à pouvoir mettre la gomme et à appuyer sur le champignon ! Mais non, on serait plutôt dans le lièvre et la torture, où les joueurs incarneraient la tortue. En revanche, les illustrations sont plutôt bien réalisées tout comme les petites figurines des véhicules. Et une fois peintes, là il faut reconnaître que le rendu est des plus réussi. Mais est-ce que cela suffit à rendre le projet attractif ? A notre avis : non.
Biker or not biker !
Coté Kickstarter, cramponnez-vous à votre siège et attachez votre ceinture ! A ce stade du projet, où il reste 13 jours de campagne, impossible de savoir si une version française va bien exister ou non. L’éditeur reste vague sur la question même s’il propose la page KS et les updates en anglais/français. Pas grand-chose d’expliqué sur les nouveaux composants et on regrette cette absence de précisions. On la regrette d’autant plus que des composants, il y en a ! Et même beaucoup. Trop? Les add-on foisonnent; et si la boîte de base n’est déjà pas donnée, autant dire que la facture devient vraiment salée si vous y ajoutez des nouvelles options de jeu (ême si la grande partie des pledges vous donne un crédit pour l’achat des add-on). Après conversion, env. 60€ pour la boîte de base (frais de port inclus) et plus de 120€ pour la boite de base avec une bonne série d’add-on (frais de port inclus). Vous pouvez même faire grimper la facture, mais on vous laisse à votre calculatrice. Vous avez les yeux qui piquent ? Rassurez-vous, nous aussi.
Décevant...
Vous l’aurez compris, nous ne sommes pas très emballés sur ce projet qui pouvait pourtant être prometteur. De jolis visuels, des figurines avec un bon rendu et un système de tuiles plutôt amusant, mais la réalité est toute autre. On déchante très vite face à un produit qui nous parait également beaucoup trop onéreux. Dommage !
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